Lorsque l’on emprunte l’allée bordée d’arbres qui mène à l’entrée du château, il est encore difficile d’envisager le spectacle qui bientôt se dévoilera. « Considérable », telle que l’annonçait une inscription encore visible sur sa porte au 17e siècle, cette forteresse s’impose comme une sorte de mirage. C’est tout le Moyen Âge qui se dresse soudain sous nos yeux… Ses murailles, qui rappellent selon certains celles du Palais des Papes d’Avignon, dégagent une telle impression de puissance que l’on entendrait presque encore le grondement des guerres de Religion dont il fut l’un des théâtres. Mais le plus surprenant vient ensuite. Un renversement complet de sensations s’opère quand on pénètre à l’intérieur. « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté. » La démesure toujours, mais appliquée désormais à l’accomplissement des rêves les plus fous, telle une nouvelle Invitation au Voyage que Baudelaire lui-même n’aurait imaginée.