A la croisée des chemins, bien campé sur le causse de Gramat, le site est assuré d’une position dominante sur toute la vallée de la Dordogne avec une vue panoramique qui s’étend, au levant, jusqu’aux monts d’Auvergne et fait face au château de Castelnau-Bretenoux. Au fil du temps le petit hameau a largement alimenté le manoir en bâtiments annexes, avant d’être déserté. Aujourd’hui, il compte encore une petite ferme en activité, voisine du manoir, occupée à la production saisonnière des noix. Fier de son élégante tour-pigeonnier, le manoir agrège de façon homogène dans un corps de bâtiments en retour d’équerre, une série de petites maisons qui furent autrefois habitat des quarante ouvriers viticoles du domaine et des artisans tonneliers. Cela permettait une vie en parfaite autarcie. Le clos protecteur formé par les bâtiments en retour d’équerre est un excellent témoignage de ce que pouvait être l’existence de cette petite communauté travailleuse à la fois concentrée sur elle-même et ouverte sur le monde. L’existence du hameau, déjà indiquée sur les cartes de Cassini, le situe donc de facto comme antérieur à 1789, mais des meurtrières creusées dans les murs du niveau inférieur et les vestiges d’un escalier en vis, laissent supposer une existence défensive antérieure, sans doute pendant la Guerre de Cent Ans. La même lignée familiale occupa le manoir de 1600 à 1785, comme l’attestent des dates gravées ici et là. Le manoir a pris sa forme actuelle au début du 18e siècle, au moment où l’on cherchait à rendre les forteresses plus confortables et lumineuses. Il fut modernisé au début du 20e siècle avec l’apport de l’électricité et du confort bourgeois. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le hameau et le manoir devinrent un haut lieu de la Résistance française à laquelle ils fournissaient une vigie de choix sur l’activité alentour. Injustement laissé à l’abandon il fut une première fois restauré à la fin du 20e s., les propriétaires actuels ayant par la suite largement contribué à apporter au lieu son atmosphère chaleureuse du moment.De toute part, une nature dont l’exubérance estivale a peu d’équivalent s’offre à la vue; l’atout maître de ce site du Quercy préservé.

Le manoir

L’entrée dans le manoir orientée Est-Ouest et clos de mur sur sa partie villageoise, s’effectue à l’Ouest par une large porte charretière d’une grande sobriété, épinglée dans le virage d’une ancienne rue du hameau, auquel elle s’intègre sans tapage.
Elle ouvre sur un jardin clos arboré aux parterres fleuris parfaitement soignés et aux petites allées dessinées par des pierres sèches blanches justement déposées sur la pelouse. Les bâtiments s’y intègrent en retour d’équerre : le logis principal à l’Est et une partie des anciennes demeures du hameau au Sud, se prolongent une fois les édifices traversés par une vaste terrasse, ou par un « bolet », traditionnel perron couvert Lotois, permettant dans les deux cas de contempler une vue prodigieuse.
Le solide appareil de pierre régulier dont chaque pierre est minutieusement jointée, atteste du caractère défensif d’une partie du bâti. Pour autant, tous les parements ne sont pas identiques en particulier dans la partie en retour d’équerre intégrant des logis de factures disparates. Plusieurs niveaux de jardin formant terrasses permettent de rattraper les pentes diverses qui fondent les bâtiments.
Le rez-de-chaussée
L’entrée dans le manoir s’opère à droite de l’édifice, à l’Ouest, au rez-de- chaussée côté cour par une sobre porte cintrée derrière laquelle la vue se déploie déjà. Un dégagement mène côté Sud à la partie privée composée d’un bureau, ainsi que d’une chambre avec salle de bain attenante, et vers l’Est à un petit salon contemplant directement le panorama. Il s’ouvre au nord sur une longue enfilade où se profilent une cuisine ouvrant sur la terrasse, avec sa souillarde et sa cheminée en pierre ; une salle à manger incluant la cage d’escalier habilement dissimulée distribuant les niveaux ; un salon à plafond cathédrale couronné d’une coursive à mi hauteur ; enfin à l’extrémité nord, un salon de musique et lecture tendu de tissu de couleur framboise.
L’ensemble est extrêmement lumineux et conserve de beaux éléments de modénatures locales, portant ici et là l’empreinte des restaurations successives : parquets modernes en chênes vernis mêlés à de belles dalles de parquets anciens, hauteurs sous plafond réduites en fonction des usages et cloisons de séparation en verre Securit dominent cette restauration cependant toute en harmonie et respect du passé.

Le premier étage
Il y a en réalité un effet trompe-l’œil dans ce manoir qui semble être une maison haute alors qu’elle est une maison basse. Cet effet est du principalement à l’envolée de la fine et élégante tour pigeonnier centrale.
L‘étage du manoir est occupé par une unique pièce multi-usages en mezzanine autour du volume creux laissé par la hauteur du salon cathédrale du rez-de-chaussée, et des combles sous toiture. Une vaste garde robe occupe l’extrémité nord au dessus du salon de musique.
Point de chambre pour le moment à l’étage.


L'aile sud
Deux annexes occupent l’aile sud du manoir, l’une d’elles étant flanquée du four à pain érigé à l’oblique d’une surface de 22 m2. Elles sont rattachées au manoir et forment un ensemble dont les différences apparaissent à travers les toitures tantôt en tuiles plates tantôt en tuiles romaines et à travers les parements muraux allant du crépi aux pierres apparentes. Elles séduisent d’autant plus les hôtes auxquels elles sont louées que toutes les entrées y sont indépendantes et que les vues offertes à partir des « bolets » y sont également spectaculaires.
Un salon véranda ouvrant sur la cour close fait office de partie commune et de réception. Les annexes se divisent en deux grandes entités de deux chambres et leurs salles de bains, salon et cuisine pour l’un ; de deux chambres en suite pour l’autre. Le tout offre une grande modularité puisque les deux parties peuvent être réunies en cas de réce ( ption de familles nombreuses ou de groupes.
Comme dans le manoir, la réhabilitation a été habile, permettant de conserver ici et là quelques beaux éléments anciens en pierre, cantou et souillarde notamment. Au niveau inférieur, un garage d’une surface de 33 m2 environ, une grande remise de 42 m2 environ, ainsi qu’une citerne complètent l’ensemble.

Le rez-de-jardin
Comme beaucoup de demeures quercinoises édifiées en rattrapage de pente le manoir ne fait pas exception avec une partie rez-de-jardin à l’Est en contrebas de la partie rez-de-chaussée à l‘Ouest.
Le rez-de-jardin abrite des locaux techniques: caves, chaufferie, buanderie et bûcher, et comporte une grand pièce polyvalente actuellement utilisée comme salle de séjour avec cuisine d’été ouvrant sur le jardin et sa terrasse profitant du spectacle offert par la vallée en contrebas et les paysages plus lointains. Une salle d’eau et des toilettes complètent cet habitat primaire, où il est aisé d’imaginer l’aménagement d’une chambre ou d’un gîte selon les besoins de chacun.