Le château, utilisé au 18e s. comme maison de campagne, constituait la seigneurie de Saron à laquelle les Bochart, branche cadette des Bochart de Champigny, devaient leur nom depuis 1630. Dès le 17e s., il fut le théâtre d'observations astronomiques, par Jean Bochart de Saron et Gasendi, ainsi que par J.B. Gaspard Bochart de Saron, Boscovitch et Charles Messier au 18e s. Les archives de l'Académie des sciences le mentionnent pour l'observation du passage de Vénus devant le soleil le 3 juin 1769, la détermination de la trajectoire de la huitième planète, Uranus, en 1781, ainsi que l'observation de comètes.
Entouré d'un parc de 2 ha clos de murs et de treillage, avec potager et un parc complanté d'arbres centenaires, de tilleuls et buis bicentenaires, ainsi que d'un platane tricentenaire, le château s'ouvre à l'avant sur une cour d'honneur et un jardin dont l'imposante grille en fer forgé le sépare du village. La propriété est délimitée en sa partie basse par le chemin de halage de l'Aube. À l'arrière, le parc en légère déclivité, s'organise autour d'un plan d'eau animé. Une piscine extérieure et une petite serre cachées derrière l'imposante église voisine du 16e s., disparaissent de la perspective du château.

Le château

Malgré les différentes époques de construction, le corps central daté de 1560 et les ailes de 1750 en saillie rentrantes apparaissent dans une homogénéité typique du 18e s. L'aile Est, est prolongée par le jardin d'hiver, avec lequel elle communique intérieurement. L'existence d'un souterrain qui débouche dans un mur de soutènement du jardin en terrasse, indique vraisemblablement que des constructions antérieures, de caractère défensif, existaient.
L'édifice, exposé plein Sud sur trois niveaux hors caves, est coiffé de toitures à la Mansart à égout retroussé couvertes d'ardoises et percées de lucarnes jacobines. Les façades badigeonnées d'enduit laissent apparaitre les chainages d'angles en pierre de taille, ainsi que les encadrements en brique des hautes baies remplies de fenêtres à croisées à petits carreaux. À l'avant, elle est flanquée d'une fine tour carrée, toit en pavillon à la Mansart avec épi de faitage.

Le rez-de-chaussée
L'entrée principale se fait au nord du corps principal par le hall, vaste pièce au parquet Versailles et escalier d'honneur en chêne. Le grand salon, exposition Sud, présente une vue dominante sur le parc et l'étang, avec un accès extérieur à la terrasse. Des boiseries couvrent les murs sur toute la hauteur dans toutes les pièces du rez-de-chaussée. Volets intérieurs en bois, fenêtres 18e s. à petits carreaux, cheminée avec miroir trumeau. Les quatre portes du salon sont surmontées de peintures d'époque 18e s., restaurées et représentant sans doute les quatre saisons. Au sol, un dallage à cabochon d'origine.
Dans l'aile Est, l'ancien cabinet d'astronomie du mathématicien, physicien, horloger, chimiste, graveur et astronome J.B. Bochart qui a découvert Uranus, a été transformé en cuisine. Cuisinière "Lacanche", sol de tomettes anciennes, petit dégagement ou office attenant, l'espace est desservi par une entrée de service avec toilettes et escalier d'époque 18e s. un salon communicant avec l'office et le grand salon - est orné de boiseries sur toute la hauteur. Au sol, parquet Versailles. Une cheminée à miroir trumeau piédroits sculptés en colonnes et plaque aux motifs floraux l'agrémente.
Dans l'aile ouest, la bibliothèque communiquant avec le hall d'entrée, reprend les mêmes codes que la salle à manger. Un petit salon, avec boiseries et parquet, accessible depuis la pièce précédente est en enfilade du Grand Salon. Enfin, le salon d'hiver, créé en 1910, avec verrière - toiture vitrée, de forme semi-cylindrique à la façon des serres - sol en Émaux de Briare.
L'entresol
Une salle de bains, avec sol de tomettes anciennes et placards d'époque 18e s.
Le premier étage
Dans la partie centrale, un grand palier desservi par l'escalier d'honneur distribue plusieurs chambres. La première, tout en boiseries, volets intérieurs en bois, cheminée, dissimule dans l'un des placards d'une alcôve un petit passage dérobé. La deuxième, également à usage de garde-robe, est parquetée en bois peint. La troisième, avec fenêtres du 18e s. à double croisée, volets intérieurs en bois, parquet à l'Anglaise, cheminée de style Empire en marbre, lambris d'appui. Une salle de bains avec baignoire également dans un style Empire modernisé, communique avec la dernière.
Le petit palier de l'aile ouest qui est accessible depuis le corps central, mais également desservie par escalier 18e s., distribue des toilettes, ainsi qu'une lingerie. Plus loin, une salle de bains, avec une remarquable baignoire 18e s. en cuivre étamé, modernisée avec robinetterie. S'y trouvent également une quatrième chambre avec un parquet peint à l'Anglaise, et une cheminée en pierre Louis XVI.
Dans l'aile est, deux chambres parquetées : l'une surnommée la chambre bleue, l'autre avec une cheminée.
Le deuxième étage
Le niveau correspond aux combles. Un grenier couvre l'ensemble du bâtiment. Une partie surélevée, au centre, a été partiellement aménagée en quatre chambres il y a une dizaine d'années. Elles sont simples et en bon état, même si elles n'ont pas l'apparat de celles du premier étage. Les meubles et menuiseries de l'étage viennent tous du bois d'un vieux et noble sycomore arraché lors de la tempête de de 2010. Dans l'aile ouest, deux pièces à usage libre. Dans l'aile est, une salle polyvalente, possiblement dortoir ou salle de jeux.
Les caves
Elles son voutées. L'une d'entre elle, datée du 16e s., est remarquable par son important pilier central.
Le parc
Sa perspective se déployant en pente douce depuis le château est remarquable, avec en contrebas un étang romantique égayé de canards sauvages et de nénuphars. Tilleuls, buis bicentenaires, platane tricentenaire agrémentent ce parc unique. Un verger et un potager complètent l’ensemble.