À la sortie d'un village, un large portail en bois et son dégagement pavé mène à un vaste espace. Deux maisons d'amis et un garage sont placés d'un côté. La demeure et son extension à l'équerre s'étendent de l'autre. Le logis est caractéristique de la noblesse normande au milieu du 17e s. Orienté au sud, sur un plan rectangulaire, il est élevé de deux niveaux sous de hauts combles aménagés. La toiture à quatre pans en ardoise d'Angers est percée de six lucarnes à guitare. Les murs sont en brique de Saint-Jean. Encadrements, chaînages d'angle et corniches sont en brique rouge. La façade principale est scandée par cinq travées. Sur un côté, une extension en brique a été édifiée au 19e s. Elle est composée d'un édicule élevé de deux niveaux avec un toit à trois pans suivi par une aile en équerre, sur un seul niveau et des combles. Cette aile comprend notamment la piscine. Le jardin a été dessiné au début des années 2000 par Jacques Wirtz, aussi célèbre pour son travail sur les jardins du Carrousel ou celui de l’Elysée. L'ensemble se déploie au-delà des bâtiments qu'il relie avec des allées pavées ou ombragées et des perspectives saisissantes.

La maison du procureur du Roi

Le rez-de-chaussée
L'entrée est située dans l'édicule au sol pavé d'anciennes dalles carrées. Il distribue d'un côté un couloir avec un départ d'escalier en bois et de l'autre, une salle de séjour aux murs habillés de boiseries de chêne clair, avec une large cheminée aux piédroits en pierre moulurés, éclairée par des baies des deux côtés. Une porte dissimule un escalier vers une cave. La pièce fait le lien entre le manoir et l'extension qui abrite entre autres la piscine. Une cuisine et une salle à manger sont accessibles depuis le couloir. Un salon et un bureau - à l'origine une chambre avec alcôve - sont placés en enfilade. Les sols sont soit pavés de dalles claires entrecoupées de gros cabochons noirs, soit parquetés à points-de-Hongrie. Les décors du 18e s. sont inscrits MH. Les murs sont habillés de lambris de hauteur d'une facture similaire à ceux des principaux châteaux du pays de Caux.

Le premier étage
Les sols sont parquetés à lames droites. Les plafonds sont ornés de voussures et de moulures. Un palier mène à une antichambre et à une chambre principale, aux murs parés de lambris de hauteur de même facture que ceux du rez-de-chaussée. À côté de la cheminée en pierre sculptée, une volée de marches dissimulée derrière un panneau conduit à une salle de bains et à des toilettes. L'antichambre distribue deux autres chambres, dont l'une avec une cheminée en pierre surmontée d'un grand miroir et leurs salles de bains complètes. Les murs avec moulures sont habillés de tissus.

Le second étage
Il est mansardé et éclairé par les lucarnes à guitare. Deux portes ouvrent, l'une sur une chambre au sol parqueté avec salle de douche et toilettes, l'autre sur une enfilade de cinq pièces, une salle d'eau et des toilettes. Les sols sont dallés de tomettes anciennes hexagonales.

L'extension du 19e s. et sa piscine intérieure

Elle a permis d'étendre la surface du manoir et son confort, avec une nouvelle entrée, une pièce de séjour supplémentaire et le long d'un couloir, une buanderie, des pièces de service, vestiaires, douches et toilettes, machinerie, ainsi qu'une chaufferie. Le couloir aboutit à une porte vitrée qui ouvre sur l'espace consacré à la piscine. Elle a été creusée et les soubassements de l'extension renforcés. La charpente a été laissée apparente. Les larges baies qui donnent sur le jardin apportent une grande luminosité. Un espace est dédié à la détente. Un escalier à quart tournant monte vers une vaste mezzanine.

La maison d'amis d'esprit contemporain

Les deux maisons d'amis et le garage sont placées dans une dépendance aux murs de brique, élevée de deux niveaux dont les combles. La toiture à deux pans est en ardoise. Elle est percée de lucarnes capucines. Le logement a été conçu dans un esprit résolument moderne, les matériaux sont nobles. Une cuisine entièrement en inox jouxte une pièce de séjour et sa large cheminée au style graphique. Murs, poutres et solives sont peints en blanc, couleur qui accentue le contraste avec les dalles grises en pierre de Belgique au sol. Le style de la plupart des baies est industriel. Celui de l'escalier droit est à l'envi. Il aboutit à un couloir qui distribue trois chambres, dont l'une avec salle de douche et toilettes, ainsi qu'une salle de bains. À ce niveau, légèrement mansardé, le sol est parqueté et les fermes ont été laissées apparentes.

La seconde maison d'amis

Elle est intercalée entre un garage et la première maison d'amis. De facture plus sobre, sa décoration est cependant soignée. La porte d'entrée ouvre dans une pièce principale, dallée en pierre de Bourgogne. Un petit dégagement distribue une cuisine, des toilettes et le départ d'un escalier droit. Il mène à un couloir qui distribue deux chambres, une salle d'eau avec toilettes, une salle de bains et des toilettes. La lumière est apportée par des lucarnes capucines dont une pendante.

Le jardin de Jacques Wirtz

Dessiné par un paysagiste belge de renom, il se distingue par une esthétique subtile et poétique. L'ensemble repose sur des lignes fluides, des formes organiques et un usage sculptural du végétal, notamment du buis et du charme. Wirtz privilégiait les feuillages persistants, les textures végétales et les effets d’ombre et de lumière pour créer des atmosphères sereines et intemporelles. Il cherchait à révéler l’âme des lieux plutôt qu’à imposer un style, intégrant toujours architecture, nature et paysage dans une harmonie discrète. Ici, les allées, couvertes ou non, parfois pavées de brique sur chant, droites ou non, bordées de palissages de verdure, de banquettes d'ifs ou d'allées d'arbres, se croisent. Elles sont parfois ornées de vases monumentaux. Les bassins rectilignes plantés de nénuphars sont agrémentés de gargouilles. Quelques pelouses ont des formes arrondies, plantées d'arbres de haut jet et de massifs fleuris. Des bancs sont posés à des endroits stratégiques pour profiter des différents moments de la journée.