L'aimable hôtel particulier à taille humaine dont l'appartement occupe les deuxième et troisième étages ouvre sur un retrait d'une petite place dans la rue de la Peyrolerie, dont il est isolé par une petite cour-jardin. La rue, par son nom, désigne le lieu où s’exerçait au Moyen Âge l’art de la chaudronnerie ("peyrou" en langue provençale). Sa partie inférieure, où se situe précisément l'immeuble, était appelée "rue du Marché du Fil". Dans sa partie supérieure, elle passait et passe toujours sous l'un des contreforts monumentaux du palais des Papes, élargie dans ses proportions actuelles en 1760. Les parties communes, soigneusement entretenues, sont caractéristiques de celles des hôtels particuliers provençaux du 18e s. où simplicité et harmonie l'emportaient dans un goût très italianisant. Ainsi le plus grand soin a été apporté à l'élaboration de la volée qui dessert les appartements : marches couvertes de tomettes octogonales anciennes, giron pensé sans emphase, nez de marche en chêne sobrement cloutés à l'ancienne, palier large mais sans grandiloquence outrancière, simple rampe en fer forgé et bois, ocres de Roussillon soigneusement choisis pour assortir les murs à la lumière du couchant qu'ils reçoivent. Unité de couleurs dans les menuiseries d'un vert olive, qui s'accorde particulièrement bien à l'ocre sourd des murs, tout à fait dans l'esprit des couleurs de l'hôtel de La Mirande voisin. Les parties communes, en excellent état, ne nécessitent aucuns travaux.L'appartement est le dernier sur son palier. Érigé en duplex, avec deux rattrapages de niveau internes, il occupe une partie du deuxième étage et comprend, sur deux niveaux, un fumoir-bibliothèque, une cuisine, une chambre et sa salle de bains. Le tout est couronné par un troisième étage individuel qui en fait une sorte de triplex, composé d'une chambre, de sa salle de bains avec vue et de deux terrasses dont l'une, panoramique, profite de la vue privée la plus spectaculaire, sans doute, de la cité papale.

L'appartement en duplex

Un petit vestibule permet l'accès immédiat à un salon-bibliothèque à la fois lumineux et chaleureux, dont les murs tendus de chinoiseries de Pierre Frey n'est pas sans rappeler le motif d'un des salons de l'hôtel de Mirande. À peine caché derrière par une paroi de doubles étagères en verre, la cuisine, entièrement équipée, bénéficie d'une double exposition est-ouest. Les carreaux de ciment qui en recouvrent le sol, suivant le modèle des trompe-l'œil modernistes que Guell commanda à Gaudi en 1900, apportent une profondeur de champ inimitable.
En contrebas de la cuisine, un escalier en rattrapage de niveau autorise l'accès à une chambre au sol revêtu d'une rare marqueterie de tomettes 18e s. Elle comporte une cheminée, dont le bûcher contigu atteste le bon état de fonctionnement, et s'ouvre sur une ample salle de bain éclairée à l'est ; une douche à l'italienne en marbre de Carrare y voisine avec une baignoire en zinc.
Un étage plus haut, 
la chambre principale dispose aussi d'une salle de bain qui a la particularité de bénéficier, de sa baignoire même, d'une prodigieuse vue sur la Papauté. Rien de comparable toutefois avec le panorama complet que l'on a de la principale terrasse végétalisée, avec treille abondamment fournie, arbustes en pots et système d'arrosage intégré, et qui convainc, si besoin était, du caractère unique de l'appartement.