Passé l’entrée principale, le domaine, d'un seul tenant, se démarque par son allure d'époque Renaissance. Dans la cour intérieure, la propriété est délimitée par le vestige de la scission de l'édifice en deux parties. Le château a su traverser les époques en conservant l'essentiel de ce qui le constitue depuis ses origines, hormis sa partie occidentale aujourd'hui disparue. Sa tour hexagonale, érigée sur trois niveaux, présente une façade principale enduite composée de moellons de calcaire et de pierres de taille aux chaînes d'angle. Une grande porte en bois massif surmontée d’un arc en anse de panier comportant le vestige d’un blason – caractéristique de la seconde moitié du 15e s. – en permet l’accès et chaque niveau est rythmé par des fenêtres à meneaux.
Le corps principal, à l’est, est organisé de la même manière. Sa façade orientée vers la cour est en moellons apparents et celle tournée vers le jardin, enduite. Des chaînes d'angle en calcaire structurent les arêtes du bâtiment ainsi que les encadrements des portes et des nombreuses fenêtres à croisée qui rythment les façades. Côté cour, une véranda est adossée à l’entrée principale. Un escalier en pierre à degrés rectangulaires conduit à la seconde porte de la maison, qui est surmontée d’une arcade en anse de panier coiffée d’un pinacle sculpté et orné. Sur cette arcade, figurent des armoiries buchées, sans doute celles des membres fondateurs du château. Sur la façade côté jardin, une porte annexe en bois massif est également surplombée d’un arc en anse de panier. À l’extrémité nord-est du logis principal subsiste la seule des quatre tours rondes d'origine, dont le soubassement appareillé a récemment été restauré.
La demeure – corps principal et tours – est coiffée de toits à longs pans en ardoise et pignons couverts qui couronnent l’édifice, d’où surgissent des lucarnes jacobines.
Enfin, dans le prolongement du logis castral se tiennent des dépendances en bordure de propriété, entourées d'un environnement boisé clos de murs et de grillages.

Le château

Jusqu’à la Révolution et sa vente par la République, le domaine fut détenu par une famille noble originaire du pays chartrain en Beauce, dont était François de Languedoue, lieutenant-colonel du régiment du prince de Condé et de ses héritiers. Ainsi l’atteste l’acte de 1703 : « L’an mil sept cent trois le samedy cinquième jour de may […]. S’étans assemblés tous au Chateau […] pour convenir entr’eux des moyens les plus convenables pour parvenir au partage des biens […] ».
Se succéderont divers propriétaires au cours du 19e s., notamment en 1819, Louis-Nicolas Bourgeois, puis Louis-Bertrand Gry, cultivateur du village, dont le fils fera démolir en 1842 la moitié de l'édifice pour y construire la maison bourgeoise qui subsiste aujourd’hui. La seconde partie du château – emprise actuelle du domaine – restera dans la même famille jusqu’à sa vente en 1809 à de nouveaux propriétaires, cultivateurs, qui le décrivirent ainsi : « un bâtiment servant d’habitation couvert en ardoises sur un comble à l’antique, terminé aux deux bouts par deux tourelles. […] ; une bergerie en grande partie en ruine ; une grange ; une étable et écurie ; un fournil et poulailler ; un colombier en ruine ; une grande cour close de murs, avec porte charretière, […] ; un jardin clos de murs (couverts en chaume) en très mauvais état, et en friche, dans lequel il y a quatorze pièces d’arbre d’essence de cerisier, un noyer et un houe […] ». Entre 1861 et 1863 seront entrepris de nombreux travaux de rénovation.
Puis le domaine restera dans la même famille, transmis de mère en fille, jusqu’à sa vente en 1947.

Le rez-de-chaussée
L’accès principal au château se fait côté jardin. Il présente, en d’amples volumes, un sol en marbre rouge et un vaste escalier en bois agrémenté, pour partie – aux murs et au plafond – de lambris à grand cadre. Il ouvre sur plusieurs pièces : une première, dans la tour circulaire, est dotée d’un plafond en voûte sur croisée d’ogives qui repose sur des culots d’origine, buchés, et fait office de buanderie ; puis suit une vaste cuisine, munie de nombreux rangements. Les sols sont en tomettes. L’entrée est également ceinte d’une vaste pièce, parquetée, qui ouvre successivement sur une salle à manger et un salon. Ce dernier présente un plafond à caissons peint – sans doute d’origine – agrémenté des différents blasons qui ont jalonné l’histoire du domaine ainsi qu’une cheminée, dont jambages, linteau et tablette, en pierre moulurée, sont aussi vieux que le château. Contiguë à cet espace, une véranda contemporaine a étendu celle du début du 20e s. – les carreaux de ciment de couleur en témoignent. D’autre part, se découvre dans la tour hexagonale, par le truchement d’une entrée, avec ses voussures, ses ébrasements et chaînes d’angle en gros appareillage, un espace qui fait office de bureau, au sol en parquet, avec une cheminée au manteau de bois ainsi qu’un plafond à solives apparentes et des fenêtres à croisée dont les vitraux évoquent la Renaissance.

Le premier étage
Il est accessible par un escalier muni d’une rampe en bois à un noyau et quart tournant, que marque une marche de départ en volute. Un couloir donne, à droite, sur une première chambre, située dans la tour ronde. À gauche, sur un faux palier, se trouvent trois pièces : une deuxième chambre avec son placard intégré et son parquet, qui communique avec un bureau meublé d’une imposante bibliothèque. Au surplus, se trouve accolée une salle de bains, conservée dans le style des années 1960, avec une baignoire, un lavabo et un bidet. Au bout du couloir, un autre faux palier ouvre sur deux espaces : une salle d’eau avec une douche et des toilettes ainsi qu'une troisième chambre, vaste et parquetée, avec une cheminée en brique et une vue sur la cour intérieure. À une extrémité de l’étage se trouve une imposante chambre qui communique avec une pièce annexe reliée à la tour hexagonale et où la lumière fuse depuis les fenêtres à meneau garnies de vitraux.

Le second étage
Au dernier niveau, dans la tour ronde, se trouve une chambre dont une fenêtre est le vestige d’une ancienne meurtrière. Passé le palier principal, le niveau se répartit entre deux pièces de nuit et de vastes combles. Par sa structure, la remarquable charpente apparente dans la tour hexagonale rappelle la noblesse passée de l’édifice.

Les caves
Le sous-sol du château est composé de deux caves successives, avec voûtes en moellons, spécialement aménagées pour permettre de conserver une collection de vins et dont l’une abrite le système de chauffage du logis, au fioul.

Les dépendances

Le bâtiment de dépendances
Ses façades sont enduites et couvertes d'une toiture en ardoise dont surgissent deux lucarnes de toit trilobées. Longeant le château, il s’ouvre sur le jardin. Il se compose au rez-de-chaussée de deux pièces principales au sol en tomettes, séparées par un escalier en bois qui mène au niveau supérieur. À l’étage, à gauche, se trouve un grenier à la charpente apparente puis suivent deux autres pièces. L’ensemble du niveau est aménageable. Au surplus, dans le prolongement du bâtiment, se succèdent deux stalles d’écurie – dont l’une présente un sol pavé – ainsi qu’une grande buanderie.

La grange
Une annexe attenante à la dépendance principale est composée d’une vaste grange et d’un auvent. Il est possible d'y stationner plusieurs véhicules.