À 18 km des portes de Paris, un château Louis XIII « brique et pierre »
au cœur de 60 ha de jardins, parc et forêt
Yerres, ESSONNE ile-de-france 91330 FR

Situation

À moins de 20 km de la porte de Bercy, accessible sans un seul feu rouge, le château et son parc sont une enclave dans un massif forestier domanial de 450 ha dont le point haut culmine à 117 m. Dans sa perspective, le château de Grosbois, propriété de la Société d'encouragement à l'élevage du cheval français, est un centre d'entraînement pour chevaux de course. Grosbois propose tout au long de l’année une série de concerts et abrite un musée du trot, le plus important d’Europe, l’ensemble sur 400 ha.
La commune de Yerres présente d’intéressantes structures culturelles dont un théâtre, ainsi que la maison Caillebotte, son parc et son restaurant. La vallée de l'Yerres qui a inspiré l’artiste passe ici. Paris est atteignable en RER en 25 min.

Description

L’entrée sur la propriété se fait avec le soleil levant, plein est, sur une allée droite de 2 km qui mène inéluctablement le regard vers le château.
En 1389-1390, le domaine est mentionné pour la première fois en tant que parcelle défrichée pour une communauté religieuse. Vers 1581, la ferme est fortifiée et pourtant, dès 1617 est entreprise la construction de l’actuel château. Le commanditaire, éminent administrateur du royaume de France au 17e s., est un amoureux des ballets de cour, goût que reprend le maréchal de Saxe lors de ses travaux au milieu du 18e s.
Plein est, encadrée de deux pavillons carrés, la grande grille couronnée aux volutes florales ouvre sur l’allée d’honneur, bordée de parterres en herbe, deux rideaux de frondaisons cheminant en parallèle vers le cœur du domaine, auparavant allées cavalières. Les jardins à la française aménagés dans le goût classique ont laissé discrètement leur marque au nord, et majestueusement à l’avant dans la perspective en point de fuite qui se dégage lors du passage des grilles : tout conduit au château. L’aristocratie est à la fois génératrice et adepte des modes : reflétant les luttes intellectuelles, au 19e s., le classique est devenu romantique. Ainsi, à l’ouest, le profil français du paysage a été tronqué pour devenir un parc à l’anglaise sur une travée d’environ 800 m avec sa pièce d’eau et ses bosquets irréguliers. Enfin, au sud, un parterre rectangulaire enherbé est parsemé d’arbres sur ses flancs et, dans son coin nord-est, se trouve une grange en pierre de taille.
Passées les deux statues animalières de l’allée d’honneur, les grilles aux volutes forgées du pont dormant ouvrent, par-dessus les douves, sur la cour d’honneur pavée. Le château d’origine 17e s. est composé d'un corps principal à trois niveaux bâti en « U » autour de l’avant-cour, enrichi de deux ailes basses de part et d’autre. « Brique et pierre », il frappe par ses couleurs caractéristiques de l’époque Louis XIII. Ses grandes travées laissent traverser la lumière de part en part, du soleil levant sur l’allée d’honneur à la française, au soleil couchant sur le parc romantique à l’anglaise.
Ceignant le terre-plein, les douves avec leurs escarpes et contrescarpes du 16e s., franchissables par trois ponts dormants – l’avant, à l’arrière et au nord, en direction des communs – sont bordées de la traditionnelle fausse-braie. Elles sont alimentées par un ruisseau qui traverse ensuite le parc en souterrain. Pour l’aristocratie lettrée de l’époque, il ne fait pas de doute que leur conservation ait joué un rôle symbolique significatif. Les douves rappellent la fonction militaire intrinsèque de la noblesse, mais aussi son raffinement de l’esprit. Aujourd’hui partiellement en eau, les douves jouaient dans la littérature médiévale et des Temps modernes le rôle de frontière entre le réel et le monde féérique. Ainsi, une grotte ornée de coquillages et de « rustiques », accessible par un double escalier aux deux volées en équerre, est aménagée en 1635 dans la douve sud, en contrebas de la cour d’honneur.
Au nord immédiat du château, de l’autre côté des douves, les communs sont en H, avec des pavillons – anciennement fromagerie et chapelle – adjoints aux angles côté château, percé en son centre par l’arrivée du pont dormant depuis la cour d’honneur. Ils sont agencés autour d’une cour gravillonnée. À l’est, l’ancien logis du gardien.
Ensemble, château et communs présentent une surface utile d’environ 2860 m2, 42 chambres, ainsi que la possibilité d’y en adjoindre une quinzaine.
Enfin, les 60 ha sont clos de murs de 3 m, percés de 10 grilles, et de 5 sauts-de-loup ou ha-ha.

Le château Louis XIII

Trente chambres derrière brique et pierre sous un toit d'ardoises en croupe. Ces éléments caractéristiques qui donnent le ton coloré du style Louis XIII s’ordonnent ici en U, sur trois niveaux et un sous-sol, sur une surface utile d’environ 1360 m2. Bâtis au 17e s., les murs de briques sont rythmés symétriquement de nombreuses baies couronnées de visages sculptés et cernés de motifs floraux, avec encadrements de bossages en pierre. Des garde-corps en fer forgé complètent les hautes fenêtres croisées à la française à grands ou petits carreaux. Le bleu ciel des huisseries de bois rehausse le ton. Les chainages d’angle sont assortis aux bandeaux marquant les étages, ainsi qu’à la frise crénelée sous la gouttière.
La façade arrière, donnant plein ouest sur le parc à l’anglaise, reprend l’ordonnancement de l’avant en y ajoutant deux balcons supplémentaires. Un détail subsidiaire la différencie de la façade principale : ici les travaux de style classique du 18e s. ont rectifié les bandeaux et aplanis les bossages des encadrements Louis XIII. De ce côté, l’accès se fait un pont dormant réorganisé en vaste perron. Une volée de marches évasée en entonnoir avec garde-corps en fer forgé mène à une terrasse, surplombant les douves, qui précède l’ancien restaurant.
Les deux ailes basses, rectangulaires et respectivement au sud et au nord, sont de même style que le corps principal. Elles ne le prolongent qu’au rez-de-chaussée et sont surmontées de terrasses avec balustres en poire.
Avec ses crêtes reliant ses épis de faitage, la toiture d’ardoises en croupe est régulièrement percée de diverses lucarnes frontons sculptées en pierre blanche, ainsi que de huit souches de cheminée en briques. Trônant au cœur de toutes, un cache-horloge abrite son mécanisme. Les toitures du château et des communs, ainsi que les terrasses des ailes ont toujours été régulièrement entretenues.
Le seuil de l’entrée centrale est protégé par un balcon avec rambarde à balustres en poire, lui-même soutenu par deux doubles colonnes avec chapiteaux « ioniques modernes » encadrant la porte du salon d'honneur.


Le rez-de-chaussée
L’entrée se fait, non pas dans la galerie, mais par un autre perron, à droite de la cour d’honneur. Sol en pierre et cabochons d’ardoise style 18e s. avec murs tendus de tissu assorti à ceux des doubles rideaux donnent le ton dans un vestibule d’environ 45 m2. Il accède directement aux pièces pratiques pour accueillir les visiteurs : les vestiaires dans la pièce voisine, 3 toilettes et 4 lavabos en sous-sol, l’escalier secondaire vers les étages et le sous-sol, ainsi que l’escalier principal en pierre avec sa rampe en volutes de fer forgé du 18e s. et ses paliers en cabochons.
En poursuivant sur la gauche, se découvrent alors la salle à manger d’honneur et la galerie d’honneur, dite aussi la « Galerie des Trophées ». La première, d’environ 50 m2 en cul de four, arbore des décors datant du 19e s. en bois peint de faux-marbre, à pilastres cannelés et chapiteaux corinthiens, richement sculptés, supportant une corniche moulurée. Entre deux fenêtres avec leurs épais doubles rideaux, une vasque en marbre gris est posée sur console en pierre. Le parquet en chêne en point de Hongrie est éclairé par un riche lustre électrifié à pampilles. La petite salle aux assiettes attenante avec porte-fenêtre donne accès à la véranda longeant le retour extérieur en U du corps principal. Elle est associée à une modeste cuisine d’office et ses nombreux placards de rangements hauts et bas avec vue sur le parc. Un escalier de service mène à la grande cuisine au sous-sol, et à une pièce en entresol. Cette dernière, ayant servi de petite salle à manger, présente un sol en comblanchien et cabochons bruns, ainsi que des murs tendus de tissu imprimé.
La seconde, le grand salon d’honneur, accueille à l’origine, au 17e s., l’escalier principal distribuant l’entièreté du château. Lors des travaux entrepris par le maréchal de Saxe, celui-ci est déplacé près du vestibule dans un goût plus 18e s. À la place, la pièce devient une salle de bal d’environ 140 m2 à double exposition, avec 300 places debout et 120 places assises, accessible par la cour d’honneur à l’est ou par le parc à l’ouest. Au 19e s., son sol à cabochons du siècle précédent est rehaussé de décors et moulures néoclassiques : pilastres cannelés en stuc avec chapiteaux supportant une importante corniche à guirlandes et couronnes de fleurs et feuillages. Encadrant les deux portes-fenêtres d’accès, quatre motifs en stucs aux attributs de la chasse s’insèrent parfaitement dans la scène. Sur les murs de refends s’opposant : d’un côté, la porte menant vers la salle à manger, encadrée de deux portes vitrées à croisillons dorés et surmontées des attributs de la guerre ; de l’autre, la porte est remplacée par une console en marbre que surmonte un important motif décoratif en stuc de marbre et deux autres attributs de la guerre.
Poursuivant vers le sud, deux salons d’environ 50 m2 chacun avec parquet Versailles. Le premier, le « salon vert », affiche des murs tendus de tissu soyeux style Empire avec, au-dessus de ses six portes, des décors sculptés en bois du 19e s. Le second, le « salon blanc Oppenordt », présente un rare ensemble du 18e s. presque intact. Ses boiseries peintes en blanc rehaussées de motifs Louis XV en peinture dorée sont adoucies par des doubles rideaux bleus à doublure jaune. Une cheminée Louis XV en marbre blanc est surmontée d’un grand trumeau miroir encadré d’une paire d’appliques 18e s..
La surface utile approximative du rez-de-chaussée, ailes comprises, est de 550 m2.
Le premier étage
Deux escaliers, un au nord, un au sud, mènent à un couloir du côté de la cour d’honneur qui dessert sept chambres, dont quatre avec salle de bains. L’une d’entre elles, la « chambre Louis XIII », a relativement bien conservé son plafond peint d’époque 17e s. Ses poutres peintes de motifs colorés et floraux sur fond assombri contrastent et s’accordent pourtant idéalement avec les tentures jaunes et dorées qui couvrent les murs. Les sols sont en parquet en point de Hongrie. L’étage est chauffé par des radiateurs électriques à accumulateurs. Il s’étale sur environ 340 m2 et est à restaurer.
Le deuxième étage
Reprenant la composition du niveau précédent, sur environ 320 m2, il se compose de sept chambres dont quelques-unes avec leur alcôve de boiseries du 18e s., d’une lingerie, ainsi que d’une salle de bains.
Le sous-sol
Voûté, sous tout le château et sous les ailes, il renferme, pour un total d’approximativement 460 m2, les cuisines, le garde-manger, les chambres froides, les caves à vin, la cave à légumes, etc. ainsi que trois chaufferies récentes, une pour chaque partie du château.

Aile nord

Les deux extensions sont composées de pièces aux sols parquetés en enfilade. Au nord, la bibliothèque éclaire ses cinq meubles de rangements à rayons ainsi que sa cheminée en marbre blanc du 19e s. grâce à une porte-fenêtre sur cour d’honneur. Puis, vient le bureau, avec ses murs tendus de tissu vert et sa cheminée en marbre gris, accompagné de sa salle de bains du 19e s. avec table de toilettes en marbre, baignoire et cheminée style Louis XV en marbre brun. L’équilibre entre le ton des intérieurs et le nombre de fenêtres dans chaque pièce est conçu de façon à ce que toutes se caractérisent par une atmosphère de confort. Un escalier conduit aux cuisines en sous-sol, à une petite chambre avec cheminée du 19e s. en marbre noir avec une pièce de rangement et ses placards, ainsi qu’à l’extérieur, en direction de la chapelle.

Aile sud

Elle compose l’appartement de maître. L’enfilade débute par l’antichambre au décor style Empire avec accès à un escalier secondaire menant à une pièce d’entresol et ses placards, au premier étage, ainsi qu'au sous-sol. Puis, vient un vestiaire agrémenté d’un élégant cabinet de toilettes : décor de faux marbres et cinq panneaux, en ronde-bosse, animés de Putti, d’oiseaux et de cygnes. S’ensuit un boudoir de style Empire avec sa cheminée de marbre à colonnes et la chambre de maître. Celle-ci, de style Louis XVI rechampi, avec sa cheminée en pierre, est complétée par une salle de bains décorée, également agrémentée d’un emplacement de cheminée. Son lavabo double posé sur tablette de marbre gris s’accompagne d’une baignoire en alcôve. Comme l’aile nord, le rez-de-chaussée s’achève par un escalier au sous-sol, ainsi qu’à l’entresol où se trouvent une pièce de rangement avec ses placards et une garde-robe.

Les dépendances

Elles représentent une surface utile d’à peu près 1500 m2.


L'ensemble de bâtiments
Les communs, datant de la même époque que le château d’origine et organisés autour d’une cour gravillonnée, sont en forme de H percé en son centre par l’arrivée du pont dormant en provenance du château. Deux pavillons – la chapelle et l’ancienne fromagerie – sont adjoints aux angles côté château. Les façades sont recouvertes d’un enduit blanc, les chainages d’angle sont en pierres de taille apparentes. Les encadrements des baies, avec fenêtres à la française à petits carreaux, ainsi que les bandeaux sont en briques. Les toitures d’ardoises en croupe avec égout retroussé sont percées de lucarnes meunières avec fronton en brique et pierre, lesquelles répondent au bandeau inférieur marquant des combles à surcroit. Des épis de faitage surplombent le tout. Au rez-de-chaussée, salles de séminaire et réception aux sols dallés et aux poutres apparentes s’enchainent notamment avec une piscine intérieure. Un escalier droit patiné dans une cage à pans de bois mène à l’étage où se trouvent douze chambres venant compléter celles du château.
La chapelle attenante, d’environ 35 m2, reprend les codes architecturaux des communs tout en soignant son entrée : deux pilastres soutiennent un auvent, lequel est surmonté d’une croix et de l’inscription « DEO. OPT. ET. MAX. ». La porte vitrée d’accès en bois à double battant est renforcée d’une imposte en plein cintre.
La maison de gardien
Sur trois niveaux, elle représente une surface de 515 m2 environ et a été aménagée en plusieurs appartements pour le personnel. Sa toiture mansardée en croupe, avec lucarnes à toit bombé, coiffe des façades couvertes d’un enduit neutre et percées de baies simples avec encadrements à bossages. Les chainages d’angle imitent ces derniers. À l’étage, se situent l’appartement de la secrétaire avec sa salle de bains, ainsi qu’un chauffage central indépendant au fuel. La maison de gardien est complétée par des garages, anciennement ateliers, écuries, stalles et boxes, sur 620 m2 à peu près, et peut abriter une dizaine de voitures. S’y trouve également la commande électrique au parlophone extérieur ainsi qu’au portail d’accès au château.
Le bâtiment de dépendances
Trois autres constructions complètent la propriété : le logement du jardinier avec son hangar près de la ferme au nord ; les deux pavillons carrés encadrant l’entrée principale à l’est qui reprennent l’ordonnancement brique et pierre du château ; une grange du 19e s. en pierre de taille au sud de la cour d’honneur, à l’opposé des communs, avec ses lucarnes jacobines percées dans un toit à deux pans en ardoises.

Les jardins et le parc

S’étendant aux quatre points cardinaux sur les 59 ha 13 a selon le cadastre, ils sont le prolongement du château. À l’est, un immense jardin à la française dans la grande perspective dégagée sur 2,5 km environ introduit le domaine aux visiteurs. De part et d’autre du tapis vert, les allées dessinées du parc à la française du 18e s. sont visibles, encore agrémentées d’allées et alignements de platanes, tilleuls et marronniers. Au sud, un parterre enherbé est bordé de futaies de chênes. Au nord, entre les communs et l’ancienne ferme du château, un potager s’étale sur environ 2 ha 33 a avec broderies de buis, verger, bassin, etc. À l’ouest, au soleil couchant, châtaigniers, chênes, bouleaux, robiniers, autres feuillus et résineux truffent le parc à l’anglaise sur une travée de plus de 800 m. Deux bosquets d’arbres exotiques ajoutés en 1899 sont encore présents aujourd’hui. Un grand canal de promenade permettant l’assainissement du site est creusé le long du parc.
La forêt domaniale entoure les 60 ha de trois côtés, elle faisait autrefois partie du domaine du château.
Actuellement le parc est en restauration et toutes les allées ont été redécouvertes.

Ce que nous en pensons

Le domaine semble au fil des siècles s’être transformé en métaphore du temps, à la fois éphémère et immuable. De part en part, chaque jour, le regard suit la course du soleil. Ce parcours lui fait traverser les siècles, du classique au romantique, de la ferme fortifiée du 16e s. aux décors intérieurs du 19e s., en passant par le style Louis XIII puis le remaniement du maréchal de Saxe. Ultime témoin de ce temps qui passe : l’unique forme circulaire de la façade principale rectiligne, son horloge trônant au centre de ses lucarnes.
Avec son parc de 60 ha et son château classé MH, la propriété renfermait jusque-là un hôtel et un restaurant reconnus, ainsi que des espaces de séminaires et de festivités. Certaines parties nécessitent cependant d’être désormais restaurées.

Vente en exclusivité

7 875 000 €
Honoraires à la charge du vendeur


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Référence 308878

Surface cadastrale 59 ha
Surface du bâtiment principal 1350 m2
Nombre de chambres +20
Surface des dépendances 1500 m2

Responsable

Paul-Louis Beaumatin +33 1 42 84 80 85

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NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.

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