Depuis le village de Sarrant, en retrait d'une route de campagne très peu fréquentée, un long chemin empierré de près de 1 800 m aboutit à un portail automatisé. Se la propriété se trouve ainsi isolée, une bâtisse en pierre se distingue pourtant à l'écart et vient rappeler que l'habitation n'est pas totalement coupée du monde. Ici, l'environnement est préservé de toute nuisance.
Implantée sur un plateau rocheux dominant un terrain de 3,5 ha en partie abrupt, composé de bois et de prés clôturés, la demeure se tient à l'abri des regards, protégée par de hautes murailles. Le logis seigneurial de plan rectangulaire s'élève sur trois niveaux sous toiture et s'ouvre sur une terrasse panoramique orientée au sud. Flanqué d'une tour octogonale dont cinq côtés font saillie sur la façade nord, le bâtiment principal se prolonge à l'est par une dépendance mitoyenne qui s'élève sur un seul niveau sous toiture. À l'angle, une tour carrée se dresse. En retour d'équerre, deux ailes sont érigées de part et d'autre de la cour et longent les murailles vers le nord. Un auvent est adossé sur la partie nord-ouest de l'enceinte. Il fait office de terrasse couverte pour le couloir de nage de 24 m creusé le long du mur nord.
L'ensemble des bâtiments s'articule autour de la cour, marquée à ses angles nord par deux tourelles et fermée par une haute muraille. Celle-ci est percée par un porche d'entrée principal à l'est et une porte donnant accès à un escalier qui mène à un abri voitures et aux écuries à l'ouest. Une partie du terrain au sud et à l'ouest, escarpée, se trouve aménagée d'une contrescarpe. Un pigeonnier hexagonal a été érigé en 1630 dans un pré aménagé en paddocks. Le chemin d'accès à la propriété se divise en deux. L'un dessert le porche d'entrée principal, l'autre contourne les murs d'enceinte et conduit à un espace de stationnement ainsi qu'aux écuries situés à l'ouest, en contrebas de la muraille.

Le logis seigneurial

La partie de l'édifice la plus ancienne présente une toiture à deux pans, soulignée d'une génoise à trois rangs. Grâce aux murs d'une ancienne tour-salle moyenâgeuse autrefois dressée à l'angle sud-ouest du château, l'architecture donne ici à voir plusieurs siècles d'histoire depuis l'an mille. La majeure partie de la construction actuelle remonte au 16e s. et à Jacques de Mauléon, dont le fils Denis fût compagnon d'armes et ami d'Henri de Navarre, le futur roi Henri IV. La façade nord est typique de la Renaissance avec ses fenêtres à meneaux. La façade sud, rythmée par cinq travées régulières, est percée de quinze baies soulignées par de remarquables encadrements en pierre de taille appareillés avec lancis. Conformément aux attributs du 18e s., une large terrasse agrémente les pièces de réception, dévoilant une vue ininterrompue sur la campagne et les Pyrénées.

Le rez-de-chaussée
Deux halls d'entrée juxtaposés desservent la demeure depuis la cour. Le principal conduit à un escalier magistral à pas de vis en bois, avec noyau central d'une seule pièce, qui s'élance jusqu'aux combles. Il dessert également une chambre en niveau intermédiaire et distribue les deux étages de la maison, qui peuvent être rendus indépendants du rez-de-chaussée et former chacun un appartement autonome. Dans le second, d'une hauteur modeste, les poutres sombres du plafond prennent appui sur d'imposants corbeaux, tranchant avec le plancher clair plus contemporain et la récente salle d'eau avec toilettes qui s'y trouve.
Il débouche sur un grand salon baigné de lumière. Avec sa cheminée aux performances accrues grâce à l'installation d'un poêle, sa belle hauteur sous plafond et sa porte-fenêtre ouvrant au sud sur la terrasse, la pièce de réception donne le ton de la maison. En enfilade et séparée par de hautes portes en bois, une salle à manger au plafond à la française présente une large et haute cheminée au manteau de pierre taillée qui prend appui sur deux pilastres. Le foyer est équipé d'un insert très large qui apporte un brin de modernité. La pièce communique avec une cuisine équipée ouvrant sur une terrasse couverte au sud. À l'opposé, à l'ouest de la demeure, une salle de bains en tek associée à une chambre à coucher prend place entre les murs de l'ancienne tour. Une déclinaison de sols en terre cuite contribue à l'unité esthétique du rez-de-chaussée.
Dans la continuité des parties nobles du logis s'inscrit une aile de dépendance. Elle s'étend à l'est jusqu'à une tour carrée qui marque un angle du château. Le bâtiment abrite une pièce atelier aujourd'hui à usage de bûcher, qui permet d'accéder à une seconde chambre de plain-pied avec salle d'eau et toilettes. La pièce présente un aspect rustique, avec son ancien évier et ses murs en pierre apparente ou en briquette et pans de bois. Accessibles par un escalier en bois brut, des greniers s'étendent sous le toit de l'aile est. Enfin, deux étages dans la tour carrée attendent d'être aménagés.

Le premier étage
Le deuxième niveau se présente tel un appartement indépendant du rez-de-chaussée. Un hall d'entrée débouche sur une petite cuisine fonctionnelle à gauche avec haute fenêtre à croisée. Pour plus de discrétion et d'élégance, les éléments et équipements ont été cachés derrière d'anciennes portes installées à cet effet. Un salon aux murs et plafonds blancs, avec cheminée au manteau de marbre blanc, affiche un décor plus sobre qui mêle l'esprit du 18e s. à une certaine modernité. Son sol est en tomette et en dalle de terre cuite. Ses portes en bois, hautes et doubles, sont moulurées. Elles habillent des placards et assurent la communication avec une chambre à coucher, où trône une cheminée au manteau de bois, associée à une salle de bains avec baignoire îlot, douche à l'italienne et toilettes. Depuis l'entrée, une chambre de plus de 40 m² avec salle de bains privative se pare d'un sol en carreau de terre cuite très patiné, de murs enduits au ton clair et de poutres massives chaulées.

Le deuxième étage
Le dernier niveau du logis présente strictement le même plan que le premier étage. Seules certaines communications entre les pièces différent. La majeure partie du gros œuvre a été réalisée. Mais, contrairement à ce qui a été fait dans le reste du logis, les menuiseries à ce niveau n'ont pas encore été remplacées. En fonction des projets, il faudra envisager la création de sanitaires à partir des arrivées et évacuations prévues à cet effet, ou d'une cuisine, afin de finir l'aménagement d'un étage où la vue est presque infinie et l'ensoleillement optimal.

Les caves
Elles reflètent le pan ancestral de l'histoire des lieux. Étendue sur deux niveaux, la première s'atteint par quelques marches en pierre en demi-sous-sol et permet d'accéder à une seconde, creusée en contrebas, avec plafond voûté. Il est fort probable qu'à une lointaine époque, une geôle ait pris place en ces murs.