Une fois passés la grille d’honneur et son pavillon d’entrée, autrefois utilisé comme maison de gardien, une allée ombragée conduit jusqu’au château qui s’inscrit au sein d’un parc principalement arboré et boisé. La vaste demeure profite de perspectives étendues que procurent les vastes pelouses ouvertes sur les plaines et les coteaux champenois, permettant de qualifier le site de paysage remarquable. Une grande dépendance – d'anciennes écuries –, aujourd’hui utilisée comme remise et garages, s'ajoute à l’ensemble. À l’écart, un potager clos de murs, organisé en carrés de buis, témoigne d'une organisation traditionnelle.

le château

Édifiée dans la seconde moitié du 19ᵉ s., il présente une surface de plan rectangulaire d’environ 450 m² et s'élève sur trois niveaux, dont l'un sous les combles avec un toit mansardé d’ardoise percé de lucarnes. Sa façade ordonnancée est marquée par l'enduit clair de ses murs qui alterne avec la brique rouge des encadrements des fenêtres. Elle est totalement symétrique et se répartit en cinq travées, rythmées de hautes baies et de chaînes d’angle saillantes aux angles de la bâtisse. Le corps central est encadré par deux ailes latérales discrètes. L’entrée principale, accessible par un perron à double volée, est surmontée d’un sévère mascaron sculpté et d’un balcon avec un garde-corps en ferronnerie ouvragée de style Louis XV. La symétrie des éléments, la régularité des volumes et la richesse non ostentatoire des décors en font une demeure représentative de l’élégance architecturale de son époque.
Le rez-de-chaussée
Passé l’entrée, le vestibule pavé d’un damier de marbre noir et blanc distribue les principales pièces de réception. Sur la droite, un large escalier de pierre suspendu à rampe en ferronnerie conduit aux étages, tandis qu’un petit couloir mène vers la cuisine et le sous-sol. À gauche, un pièce intime, éclairée par deux fenêtres, sert aujourd’hui de salle de musique, mais pourrait aisément redevenir un bureau ou un petit salon. Dans l’axe du vestibule, un premier salon s’ouvre par de hautes baies sur le parc, avec, en particulier, une porte-fenêtre donnant un accès à la grande pelouse. Les boiseries aux tons chauds, soulignées de trumeaux sculptés et de panneaux ornementaux, encadrent un poêle autrichien en céramique de couleur bleu ciel, qui apporte à la pièce un caractère singulier. Le parquet en point de Hongrie et la hauteur sous plafond accentuent le cachet du décor. De vastes portes à double battant mènent, sur la gauche, à un second salon. Plus clair, celui-ci est habillé de lambris peints de couleurs pastel et de hauts miroirs, dont les reflets amplifient la luminosité que procurent les ouvertures. Particularité de l’ensemble : les deux pièces présentent leurs foyers disposés dos à dos, dont la cloison qui les sépare habituellement a été supprimée. L'alcôve apporte une perspective traversante entre les deux pièces de réception. Sur la droite du premier salon, deux portes à double battant conduisent à une bibliothèque. Ses boiseries sombres, enrichies de rayonnages garnis de volumes reliés et ses cloisons tendues de papier aux tonalités profondes créent une atmosphère intime et chaleureuse, propice au travail comme à la lecture. Une autre enfilade de portes ouvre ensuite sur une salle à manger, habillée de boiseries claires et d’un décor floral. Une imposante cheminée en céramique émaillée de bleu en constitue le centre. La pièce communique directement avec une office et une cuisine.

Le premier étage
Dans le vestibule, un escalier en pierre mène à un spacieux palier éclairé par une grande fenêtre et prolongé par un couloir. Sur la droite, celui-ci distribue trois chambres, chacune avec son caractère propre : l’une tapissée d’un tissu rouge imprimé, l’autre décorée de tentures aux tons chaleureux et meublée de bibliothèques et la troisième de style plus minimaliste. Toutes s’ouvrent par de hautes fenêtres sur le parc et bénéficient d'une abondante luminosité ainsi que de perspectives sur le domaine. Une salle de bains et des toilettes s'ajoutent à ce côté de l’étage. Sur la gauche, le couloir dessert un appartement indépendant qui comprend un bureau faisant office de chambre, une vaste pièce de vie, une cuisine et une salle de bains. De grandes ouvertures y répandent une abondante clarté et offrent une vue dégagée sur la nature environnante. Conçu comme un espace autonome, le petit appartement peut recevoir la famille ou les invités tout en préservant l’intimité de chacun.

Le deuxième étage
L’escalier principal aboutit à un palier intermédiaire clos par une porte qui donne sur un long corridor. L’une de ses extrémités s’ouvre sur vaste pièce traversante qui occupe toute la largeur du château. Mise en valeur par sa charpente apparente, elle a été aménagée en salle de musique et présente un cadre singulier sous les poutres anciennes. À l’opposé, un espace de mêmes dimensions a été divisé en deux chambres, complétées par deux petites pièces de rangement et par un accès à une partie des combles, basse et réduite. Le couloir dessert également quatre pièces mansardées supplémentaires, dont certaines sont éclairées par des fenêtres en œil-de-bœuf, qui peuvent servir de chambres. Une salle d’eau, des toilettes et un escalier de service s'ajoutent au niveau, qui conjugue fonctionnalité et cachet discret des espaces sous toiture.

Les caves
Elles conservent encore, comme dans toutes les grandes maisons, les traces de leur vocation initiale : une vaste salle dotée d’une grande cheminée ayant servi de cuisine, un bûcher, une buanderie et un local technique où subsiste le système de chauffage à air pulsé d'origine. Une cave à vin s'ajoute à l'ensemble. La plupart des espaces sont éclairés par la lumière naturelle via des soupiraux. Tout y est en place, comme autrefois.

Les dépendances

Deux bâtiments viennent en sus du château : la maison de gardien à la grille d’entrée, qui devra être rénovée, et au fond du parc, une ancienne écurie, longue bâtisse couverte de vigne vierge, rythmée en son centre par trois grandes portes à double battant en bois plein avec, en surélévation, trois hautes fenêtres. Au rez-de-chaussée, les stalles et autres lieux consacrés aux chevaux sont toujours en place mais servent aujourd’hui de remises et de garage automobile. L’étage, quant à lui, abritait autrefois un logement du personnel. Il est divisé en plusieurs pièces et équipé d’un point d’eau.

Le parc

Il alterne allées, clairières, tapis de pelouse et zones boisées. Des arbres majestueux – érables, chênes, platanes, séquoia, entre autres témoins du passé – bordent le domaine, tandis qu’un potager en carrés de buis évoque son histoire nourricière. Depuis les balcons et les fenêtres du château, la vue s'étend sur la vallée de la Marne et les premiers coteaux du vignoble de Champagne. Les perspectives qui s'étendent vers les grands arbres, la campagne vallonnée et les vignes en arc de cercle autour du château inscrivent l’architecture dans un dialogue constant avec le paysage.