D'inspiration palladienne, le château de plaisance, édifié au début du 19e s., est l'œuvre de Joseph-François de Champeaux, ingénieur du corps des Mines et figure scientifique reconnue pour la découverte de l'autunite. L’architecture, inspirée par les travaux de son concepteur dans les Alpes suite à la victoire de Marengo, incarne l'idéal néoclassique des demeures de villégiature de cette époque. Il est accessible par une route discrète qui serpente entre prairies et forêts et ne dessert que deux propriétés. Trois entrées distinctes permettent d'accéder au domaine : deux mènent à la cour de ferme, la troisième conduit à la cour du château autour de laquelle s'articule un ensemble de dépendances comprenant une chapelle adossée au corps central du château.
À l’ouest, une serre et l'orangerie en continuité de la façade sud, en retour d'équerre, la maison du jardinier et les vestiges des murs d’enceinte d’un vaste potager, son puits et, plus loin, la maison du gardien.
À l’est, séparée par un mur d’enclos et un portail simple en bois, la basse-cour délimitée au nord par un long garage composé des anciennes écuries, les abris à calèches et le logement du cocher.
Au sud-est, par la dépendance de basse-cour, un bâtiment en angle contenant le poulailler, le clapier et autres remises. Un puits facilite l’accès à l’eau et un double portail rustique en bois, flanqué de deux tourelles à usage de remises, donne accès à la cour de ferme. Bénéficiant de deux accès indépendants, la ferme du domaine complète l’ensemble avec plusieurs bâtiments distincts : une vaste grange, une étable, des écuries, un chenil, une maison d'habitation et une maisonnette. Inoccupé depuis plusieurs années, le domaine nécessite une réhabilitation d'ampleur. Cette importante campagne de travaux concernera l'intégralité des corps de métiers : couverture, charpente et maçonnerie pour le gros œuvre, huisseries, installations électriques, plomberie, chauffage et assainissement pour le second œuvre.

Le château

Il se compose d'un corps central rectangulaire élevé de deux étages plus un de combles, sur cave, coiffé d'un toit en pavillon en ardoise orné d'une crête. Deux tours en faible saillie flanquent l'édifice, chacune également surmontée d'un toit en pavillon couronné d’une crête. L'aile est, disposée en retour d'équerre fermant la cour, est élevée d'un étage plus combles, sur cave, avec un toit à deux versants en ardoise.
Côté cour, la façade déploie une organisation symétrique où les tours se devinent à peine. Le corps principal, percé d’une porte-fenêtre centrale flanquée de deux grandes fenêtres, marque le rythme des ouvertures des étages supérieurs, qui se réduisent progressivement en hauteur à chaque niveau, soulignées par deux chaînes horizontales, munies de persiennes en bois. Un œil-de-bœuf et deux oculi en demi-lune, aux premier et deuxième étages, ponctuent cette élévation. L’aile est réplique la cadence des ouvertures avec six travées régulières, incluant une porte-fenêtre au niveau bas et une et une fausse fenêtre au première étage.
Au sud, la façade ordonnancée, accentuée par les deux tours d'angle, s'ouvre sur le parc via cinq baies munies de volets en bois. Au centre : un triplet de portes-fenêtres surmontées d'arcs en plein cintre. Deux chaînes horizontales soulignent les étages où s'alignent des fenêtres aux dimensions décroissantes, dotées de contrevents en bois.

Le rez-de-chaussée
La porte principale sur cour ouvre sur un vaste vestibule, pavé d'un damier rose et blanc, qui organise la distribution des espaces. À droite, l'escalier principal en chêne, tournant à deux volées avec repos, est orné d'une rampe d'appui en fer forgé et d'une main courante en chêne. Trois baies de second jour percent la cloison qui le sépare du couloir de service qui longe les pièces de réception et permet l'accès à plusieurs remises de rangement jusqu'à un bureau parqueté à l'anglaise, communiquant avec le petit salon. Suivent en enfilade quatre pièces d'apparat ouvertes sur le parc. La bibliothèque, avec fenêtre à deux vantaux à grands carreaux et garde-corps en fer forgé, est gratifiée d'un parquet à l'anglaise, de lambris d'appui en bois, d'une cheminée Louis XVI en marbre noir et de bibliothèques en chêne. Elle communique avec le bureau, le couloir et le grand salon. Ce dernier reçoit la lumière naturelle de deux portes-fenêtres en arc de plein cintre à deux vantaux et grands carreaux, avec châssis de tympan en éventail et volets intérieurs. Le sol est couvert d'un parquet en trompe-l'œil à cubes sans fond, complété par une cheminée Louis XVI en marbre noir et des moulures florales. Deux portes à deux vantaux distribuent le couloir et le vestibule, une troisième dessert le petit salon. Celui-ci, percé par la troisième porte-fenêtre en arc de plein cintre à deux vantaux, est agrémenté d'un parquet en point de Hongrie et d'un plafond orné de moulures géométriques. Enfin, la salle à manger avec fenêtre à deux vantaux à grands carreaux et garde-corps en fer forgé, présente un sol en damier blanc et noir, des boiseries de soubassement et une cheminée Louis XVI en marbre noir. Elle communique avec le couloir et un office.
Le vestibule conduit également au salon d'été via une imposante baie en partie vitrée en arc de plein cintre, créant un effet de jardin d'hiver accentué par le sol en mosaïques et les fresques végétales. Cette pièce mène à l'office et aux pièces de service situées dans l’aile l'est, en passant par le couloir de service au sol en tomettes hexagonales et l'escalier de service en chêne, orné d'une rampe d'appui en fer forgé et d'une main courante en chêne.
Plus loin, le vestibule de service, au sol en carreaux de pierre, accessible depuis la cour par une porte-fenêtre, distribue une salle de bain au sol en carreaux rehaussés de cabochons noirs et la cuisine. Celle-ci, dont la vue porte sur la cour et la basse-cour, est dotée d'un sol en tomettes carrées et d'une grande cheminée en pierre. Elle donne accès à la buanderie, à l'arrière-cuisine et à l'entrée postérieure, ainsi qu'à un escalier dérobé qui dessert le premier étage.
Le premier étage
La configuration en enfilade du rez-de-chaussée se répète avec une distribution ordonnée des espaces. Le palier principal dessert une pièce de rangement éclairée par deux fenêtres de second jour. Accessible via un passage voûté, le couloir, au sol en tomettes hexagonales, longe les chambres à coucher et aboutit à la tour occidentale. Cette dernière abrite une salle de douche et une chambre avec vue sur le parc. Elle est dotée d'une cheminée Louis XVI en marbre noir, de boiseries de soubassement, d'un sol en marqueterie et d'un accès privatif à la salle de douche. Dans le prolongement, suivent deux pièces de nuit supplémentaires et une arrière chambre, orientées vers le parc, ornées de cheminées Louis XVI en marbre noir et de volets intérieurs, chacune recevant un parquet à motifs distincts. Le couloir se poursuit jusqu'à l’escalier de service et la tour orientale, occupée par une chambre avec vue sur le parc et la ferme, cheminée en marbre, parquet à bâtons rompus et accès à une salle d'eau au sol en mosaïque, qui précède une salle de bain et des toilettes. Au débouché d’un escalier dérobé, l'aile est comprend une vaste pièce avec vue sur la cour et la basse-cour, sol en tomettes hexagonales, cheminée, combles et conduit de cheminée en brique. Un escalier de service fait la liaison avec le deuxième étage.
Le second étage
Circonscrit au corps principal et aux tours, il s'articule autour d'un couloir central au sol en tomettes hexagonales, qui traverse le niveau dans sa longueur. La luminosité est assurée par une série de fenêtres de second jour, percées des deux côtés, distribuant la lumière naturelle. De part et d'autre du couloir s'organisent les chambres à coucher, certaines orientées vers la cour au nord, d'autres vers le parc au sud. Cet étage comporte également un local dédié au stockage des articles de régie intérieure, des sanitaires et six pièces aux dimensions variées. Deux d'entre elles sont pourvues de cheminées et les sols alternent entre tomettes et parquet selon les pièces. La tour occidentale abrite une pièce spacieuse au sol recouvert de tomettes et à la charpente exposée, d'où la vue porte sur le parc et le potager.
Le parc
Il s'étend sur plus de 58 ha d'un seul tenant et alterne bosquets et vastes prairies, traversés par un ruisseau. L'environnement immédiat du logis principal occupe plus de 2 ha qui comprennent les cours d'honneur et de service, l'ancien potager d'une superficie de plus de 4 000 m², ainsi que les espaces verts et boisés ceinturant les bâtiments. Le patrimoine foncier se complète de plusieurs parcelles boisées de 10 ha environ, essentiellement plantées d’essences feuillues : chênes, hêtres, frênes et charmes. Les terres agricoles représentent plus de 46 ha constitués principalement de prairies exploitées dans le cadre d'un bail rural dont la gestion génère un revenu foncier qui contribue aux charges courantes du domaine.

Les dépendances

La chapelle
Adossée à la tour occidentale, elle forme un volume simple élevé d'un seul niveau. La toiture en pavillon, couverte d'ardoise, est surmontée d'un clocher. L'accès se fait par une porte en arc de plein cintre à deux vantaux, surmontée d'un tympan en éventail garni de vitraux bleus et rouges. Deux baies latérales opposées, de forme identique à la porte, dispensent la lumière à travers leurs verrières colorées. Le plafond en voussure est orné de moulures à motifs floraux et surplombe l'espace sacré. Sur les murs, subsistent des fragments de fresques représentant des étoiles et des croix inscrites dans des cercles. L'autel en bois, placé contre le mur sud, fait face à l'entrée. Derrière lui, une niche aménagée dans la paroi abrite le crucifix.
La maison du jardinier
Située dans la partie occidentale du domaine et orientée parallèlement à l'aile est du château, elle présente une structure simple composée d'un rez-de-chaussée établi sur une cave. Bâtie suivant un plan rectangulaire, elle est coiffée d'un toit à deux versants en ardoise. La façade tournée vers le château comporte quatre ouvertures disposées symétriquement : deux fenêtres encadrées par deux portes-fenêtres aux extrémités, ces dernières permettant d'accéder directement aux deux pièces qui composent l'habitation. Au niveau du soubassement, deux soupiraux assurent l'éclairage naturel et la ventilation de la cave.
L'orangerie
Perpendiculairement à la maison du jardinier, s'élèvent les vestiges de l'ancienne orangerie. Sa façade méridionale, percée de quatre baies vitrées en arc de plein cintre surmontées de châssis en éventail, rappelle le langage architectural du château. Avec la toiture effondrée et les vitrages brisés, la nature a repris possession de la structure. Dans son prolongement et s'y adossant, une serre vacillante subsiste encore. Reposant sur un soubassement en pierre qui soutient une armature métallique, elle conserve çà et là quelques carreaux intacts. L'accès s'effectue par une porte latérale, tandis qu'une ouverture en bois maintient la communication avec l'espace de l'orangerie.
Le garage
Le bâtiment présente une succession de cinq baies en demi-lune, couronnant autant de voûtes. Trois de ces travées sont fermées par des portails à double vantail en bois. Ces espaces, jadis dédiés au remisage des calèches et à l'hébergement des chevaux, ont conservé leur sol en pierre ainsi que les râteliers fixés aux murs. La partie supérieure de la construction abrite un vaste grenier qui servait au stockage du foin et des grains. Adossé à la face sud du bâtiment, le logement du cocher s'élève sur un étage accessible par un escalier en bois.
Le poulailler
Perpendiculaire à l'aile est, le bâtiment est construit en angle obtus, fermant ainsi la basse-cour au sud et à l’est. Il se compose de plusieurs remises dont une porcherie et un poulailler doté d'une baie cintrée grillagée. Une porte d'accès latérale, surmontée d'une baie en demi-lune, rappelle l'architecture des autres dépendances. Au centre, face au bâtiment, un puits facilite l'accès à l'eau.