Dans la cité du Duc Decazes,
une remarquable demeure bourgeoise et son parc à faire revivre
Decazeville, AVEYRON midi-pyrenees 12300 FR

Situation

Dans le sud de la France, aux confins du Rouergue et du Quercy, en bordure du Massif Central où les terroirs de l’Aveyron glissent vers l’Aquitaine, la ville est située dans un cadre verdoyant. Composé d’une suite de collines enserrées par des plateaux, découpé par quatre vallées aux parcours parallèles, le bassin qui l’abrite est un territoire à la forte identité, symbiose entre le monde industriel et la campagne environnante. Ces paysages à part, dont la physionomie urbaine a été profondément remodelée, sont cernés par des régions de tradition rurale.
Toute en longueur, la cité, étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, est à quelques encablures des plus grands sites culturels du sud-ouest. L’accès routier est facile grâce à l’axe Rodez-Figeac. La gare ferroviaire, à 5 min, propose des liaisons vers Rodez, Brive et Paris. L’aéroport de Rodez est à 30 min avec des vols notamment vers Paris, Londres, ainsi que Bruxelles.

Description

Repère dans le paysage urbain, ancienne demeure d'un notable, la propriété marque l'entrée de la ville. Accessible par une rue qui mène au centre historique, son environnement est animé par la présence de quelques commerces et par la voie desservant Capdenac et Rodez, qui s’accompagne à cet endroit d’un parcours aménagé pour les piétons. Le terrain qui l’entoure, légèrement incliné jusqu'à la bâtisse, plat sur son autre moitié, la tient à distance des constructions environnantes. Depuis la rue, l’imposante façade et l’abondance de son décor coloré attirent le regard. Un portail en fer forgé, encadré de piliers carrés en pierre de taille, en permet l'accès. Dans son axe, un arbre protège visuellement l'entrée principale de la villa. Autrefois abondamment arboré, le parc abrite encore des spécimens séculaires d’essences rares. Une fontaine isolée, un pigeonnier, la structure en fer forgé d’une serre endormie et deux puits agrémentent l'ensemble.

La villa

La demeure a été édifiée en trois phases successives. Le corps de logis principal, de forme rectangulaire, a probablement été bâti dans les années 1860, à la faveur d'aménagements fonciers liés à la construction de la ligne de chemin de fer par les Compagnies du Grand Central et du Paris Orléans. À l’arrière, invisible depuis la rue, une seconde bâtisse, parallèle, s'adosse à lui : moins longue et moins haute, elle date de la première moitié du 19e s. Au tout début du 20e s., un pavillon qui prolonge l’ensemble vers le sud-est est ajouté.
Les trois corps de bâtiment qui la composent communiquent à l’intérieur. Le rez-de-jardin est accessible par quatre portes depuis la façade du bâtiment principal, trois portes de grange, ainsi qu'une porte charretière depuis les autres parties de la bâtisse. Deux escaliers extérieurs situés sur le corps de logis principal accèdent au premier étage : l'un à double volée, sur la façade, l'autre droit, adossé au mur gouttereau. Depuis le premier étage du corps de logis principal, un escalier intérieur conduit au deuxième étage et aux étages de comble.

Le corps de logis principal

Couvert d'une toiture à deux versants à l'allure fatiguée, il se compose de trois étages dont un étage de combles. La façade est remarquable par sa composition et son décor. Organisée par seize baies dans un rythme binaire et une symétrie parfaite, sa travée centrale, composée de baies jumelées sur chacun des niveaux, est couronnée par une lucarne-pignon. Aux premier et deuxième étages, baies et trumeaux alternent de part et d’autre de cet axe central.
À la géométrie de la composition répond celle du décor, servie par le travail de la brique utilisée brute, peinte ou vernissée, en panneresse, en boutisse ou en saillie, dans un jeu de polychromies oscillant entre le rouge, le vert et le blanc. Les linteaux en briques des baies à arc segmentaire ont une clé et des sommiers en pierres blanches. Les jambages sont à chaînage harpé. Des lambrequins en métal ornent chaque ouverture. Les motifs géométriques des trumeaux sont de deux sortes : entre les garde-corps de chaque baie, un parement constitué d’une frise dont le motif en losange horizontal est dessiné par l’appareillage des briques ; l’autre partie du trumeau, couvert d’un enduit gris, est ornée d'un losange vertical.
À ces motifs circonscrits s'opposent des motifs répétitifs horizontaux en briques rouges qui courent sur la façade et séparent les niveaux : entre les premier et deuxième étages, un cordon à modillon rectangulaires s'étire sur un bandeau de pierre blanche ; un second cordon se déploie au-dessus des linteaux du premier étage. Entre le deuxième étage et les combles, plus large et travaillée, la frise est composée d’un bandeau à dents d’engrenage enserré entre une corniche de briques horizontales et un cordon à modillons. Un bandeau blanc délimité par un cordon se promène au-dessus des linteaux et trumeaux du dernier étage. Les angles de la façade sont ornés de chaînages en briques, à bossage dans les étages.


Le rez-de-jardin
Il est accessible depuis la façade par des portes arquées en plein cintre à encadrement en briques : deux sont situées dans l’avant-corps central formé par l’escalier, deux autres aux extrémités du bâtiment et encadrées de petites baies aveugles. À l'intérieur, un grand couloir, autrefois orangerie, dessert six caves, soit environ 100 m2. Le rez-de-jardin est également accessible depuis une porte de grange située sur le mur nord-ouest.
Le premier étage
L’entrée principale est accessible par un escalier à double volée dont la rampe d’appui et la balustrade, en maçonnerie blanche, sont composées de balustres cylindriques. Constituant un avant-corps sur la façade, ses montées convergent vers un palier faisant office de perron, desservi par deux portes d’entrée surmontées d’une marquise en verre et fer forgé.
L’une des portes ouvre sur une entrée qui accède à un couloir et un salon, l’autre sur un vestiaire. Les murs du salon sont habillés de boiseries à hauteur d’appui et abritent deux placards d’angle de part et d’autre de la fenêtre. Le plancher est en bois, le plafond orné d’une corniche. Une fine tablette moulurée repose sur l'épais linteau de la cheminée dont les jambages droits, reposant sur une plinthe, sont surmontés de modillons à enroulements. Les portes-fenêtres de l'étage, au garde-corps en fer forgé, sont équipées de persiennes en bois repliées en tableau. Le couloir permet d’accéder à une chambre et à un escalier en bois à une volée et deux noyaux, rampe sur rampe, qui dessert le second étage. Son départ de rampe, en métal, est ouvragé.
Le deuxième étage
L'escalier accède à un couloir éclairé par une longue fenêtre à son extrémité. Il dessert une salle de séjour, trois chambres, ainsi qu'une cuisine sur laquelle ouvre une salle de bains. Un bureau de taille modeste est enserré entre le salon et l'une des chambres. Chacune des pièces est éclairée d'une grande fenêtre donnant sur la façade. Cinq d'entre elles sont équipées d'une cheminée et couvertes d'un plancher au sol.
Les combles
L’escalier mène à un palier qui dessert une petite chambre et un débarras. L’étage de comble est éclairé par trois lucarnes rectangulaires à l’intérieur, à arc en plein cintre à l’extérieur : deux sont situées sur les murs pignons, l'une sur la façade. L’espace est rythmé par les poinçons suspendus et les entraits de la charpente.

Le corps de logis secondaire

Couvert d'une toiture à deux pans en croupe aux pignons, dont un pan est à reprendre, il se compose d'un rez-de-jardin et de deux étages, dont un sous combles. Appuyé sur l'arrière du bâtiment principal, un long escalier droit aux marches en pierre blanche et à la rampe d’appui en métal dessert le premier étage. Il est porté par deux arcades en plein cintre aveugles de tailles différentes, auxquelles fait écho l’arc en plein cintre d’une porte charretière située sur le mur nord-ouest. À l’aplomb de cette dernière, une poulie est suspendue au auvent d'une lucarne. L’encadrement des baies, des portes, et les chaînages d’angles sont en pierre de taille blanche.


Le rez-de-jardin
Accessible par une porte de grange encadrée de deux fenestrons carrés à l'arrière du bâtiment et par la porte charretière, il se compose de quatre caves, soit 65 m2 environ.
Le premier étage
L’escalier extérieur et le couloir du corps de logis principal accèdent à l'étage, composé de trois pièces. Chacune des fenêtres du niveau est équipée de persiennes et ouvre sur l’arrière du parc. La cuisine est éclairée par une porte-fenêtre ouvrant sur un balconnet en fer forgé. L’un de ses murs est habillé d’armoires murales, et le carrelage du sol est en damier noir et blanc. La cheminée du salon, endommagée, laisse percevoir sur l'un des piédroits un modillon à enroulement ainsi qu'un culot en feuillage renversé en marbre blanc, caractéristiques du style Napoléon III. Les frises verticales du trumeau, en plâtre, sont ornées de feuillage de vigne, la frise horizontale de rinceaux et d’un motif de style Louis XV. Le plafond est agrémenté d’une imposante rosace et de corniches moulurées. Une petite salle de bains, prise sur le pavillon 1900, ouvre sur la chambre.
Les combles
Il est accessible par une ouverture basse depuis le couloir du deuxième étage du corps de logis principal.

Le pavillon

Composé d’un rez-de-jardin et d’un étage, il est couvert sur sa moitié arrière d’un toit en pavillon en tuiles mécaniques anciennes, dont le sommet est orné d’un épi de faîtage. Sur l’autre moitié son toit est en bac acier. La façade présente des chaînages d’angle en briques rouges et, en rez-de-jardin, une baie à arc surbaissé dont l’accès est protégé par une grille.
Le premier étage est percé de deux baies rectangulaires, l’une sur la façade, l’autre, recouverte de végétation, sur le mur sud-est. Elles sont habillées d’une élégante fenêtre ovale horizontale, en bois, dont l’arrondi de la base est coupé, et dont les lignes courbes sont caractéristiques du style "coup de fouet". Quatre dormants prenant appui sur l’allège en briques et soutenant un épais linteau en bois les traversent. Leur sommet est décoré de doucines, et des restes de vitraux colorés habillent encore les angles de la baie.


Le rez-de-jardin
Il est accessible depuis l'extérieur par une porte de grange située à l’arrière du pavillon, et depuis l'intérieur du bâtiment principal. Il est composé de deux caves - 50 m2 environ - aux plafonds à entrevous en berceaux segmentaires en briques.
Le premier étage
À l’avant du pavillon, le salon, autrefois jardin d’hiver, est accessible par le couloir du corps de logis principal. Il est habillé de lambris à hauteur d’appui et, dans un angle coupé, d’une cheminée en marbre noir. Le plafond est en bois, le sol en ciment.
Du salon, une porte accède à une chambre située à l’arrière du pavillon. Prise sur cette pièce, une salle de bains éclairée par un fenestron ouvre sur la chambre du corps de logis secondaire.

Ce que nous en pensons

La demeure, assoupie, est remarquable par ses proportions et la singularité de sa façade colorée. La richesse des décors en briques polychromes illustre les potentialités de ce matériau. À l’ornementation géométrique de la façade, caractéristique de la seconde moitié du 19e s., répondent les lignes courbes et souples des fenêtres du pavillon, au fondement de l’esthétique gracieuse proposée par l’Art nouveau. Le potentiel considérable du parc et de la villa, aux dimensions conséquentes et idéalement situés en cœur de ville, permettent d'imaginer de multiples destinations. Bien plus que des moyens financiers, les prochains occupants apporteront leur créativité et leur énergie afin d’actionner et fédérer les leviers nécessaires à sa restauration. Un bâtiment qui devrait intéresser la Fondation du Patrimoine et les avantages fiscaux qui vont avec.

Vente en exclusivité

140 000 €
Honoraires à la charge du vendeur


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Référence 283631

Surface cadastrale 4541 m2
Surface du bâtiment principal 315 m2
Nombre de chambres 9



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Direction Régionale

Ilan Libert +33 1 42 84 80 85

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