Au cœur du Perche, adossée à une majestueuse forêt domaniale,
une ancienne chartreuse inscrite MH entourée de 44 ha de bois et de prairies
Mortagne-au-Perche, ORNE basse-normandie 61400 FR

Situation

À l'ouest de l'Île-de-France, dans le département de l'Orne et dans le parc naturel régional du Perche, la propriété est idéalement située, adossée au nord de la forêt domaniale de Réno-Valdieu, qui s'étend sur 1 600 ha. Non loin, deux cités de caractère, Mortagne-au-Perche et Longny-au-Perche, distantes de la demeure respectivement de 12 et 8 km, proposent toutes les structures, commerces et services de première nécessité. Paris est accessible en 2 h en voiture par la RN12 et en 1 h 30 par le TER depuis une gare à 25 km du bien. Le Perche dévoile ses collines, son bocage et ses vastes massifs forestiers, vestiges de l'ancienne "silva pertica" qui recouvrait autrefois toute la province. Le parc naturel du Perche concentre l'identité de ce territoire née de l'harmonie entre ses paysages et la qualité de son bâti préservé.

Description

En retrait d'une route départementale qui longe en surplomb la forêt domaniale, une voie forestière conduit à une immense clairière que protègent les flancs abrupts des coteaux alentour, dominés par des plateaux. De l'imposante maison de l'ordre des Chartreux, édifiée à partir de 1170 sous l'impulsion du comte Rotrou IV puis de Pierre de Valois pour les religieux de Saint-Bruno, subsistent certains bâtiments reconstruits au 18e s., les vestiges du mur d'enceinte et le jardin. L'ensemble est bâti selon un plan axial rigoureux avec des symétries qui rappellent les demeures classiques.
Aux abords de la chartreuse côté nord, à l'issue d'un chemin qui longe à distance l'étang de 3 ha, les bâtiments se dévoilent peu à peu : la porterie au centre, encadrée à droite par la chapelle des Dames et à gauche par l'ancienne pharmacie, construite symétriquement à la chapelle. L'ensemble est relié par un mur légèrement cintré. À l'écart de la pharmacie, se trouvent l'ancienne infirmerie ainsi qu'un hangar plus récent, en retrait, à usage de garage et de box. Passé une barrière en bois prolongée de part et d'autre par les haies de charmille qui ceinturent les bâtiments, une allée privative conduit à la porterie. Côté sud, devant celle-ci, une cour d'honneur pavée et délimitée par des massifs de buis relie les trois bâtiments.
Au-delà, un parterre à la française est bordé par des murs et une double rangée de charmes en alignement avec une allée centrale pavée. L'ensemble est toujours aménagé selon les plans du 18e s. Dans le prolongement, séparé du parterre par un bassin franchissable via l'ancien ponceau maçonné, se déploie le reste du parc bordé par les vestiges de l'ancienne enceinte. Dans l'axe de la porterie, au loin, le bassin rectangulaire du grand cloître a été reconstitué, entouré des vestiges des bâtiments des Chartreux qui s'étendaient jadis sur une centaine de mètres.

Le logis principal

L'ancienne porterie de la chartreuse, par laquelle la reconstruction des bâtiments de l'Ordre cartusien a débuté en 1760, est devenue le logis principal de la propriété au 19e s. Élevé de quatre niveaux, le bâtiment aux élégantes façades et huisseries cintrées à la française est représentatif de l'architecture dite « aux trois crayons » caractérisée par l'utilisation de la brique, de la pierre de taille calcaire et de l'ardoise, qui lui donnent son apparence polychrome et son style propre. La sobriété de l'élévation est rehaussée, côté nord, par un décor sculpté raffiné où figurent la Vierge à l'Enfant, saint Bruno, fondateur de l'Ordre, enfin saint Jean-Baptiste, patron de la vie érémitique, et qui surmonte les portes anciennement charretière et piétonnes. La façade est jalonnée, de part et d'autre, de corps de bâtiment plus bas en moellon enduit avec des encadrements en brique, dévolus à l'époque à la buanderie, à l'aumônerie et à l'apothicairerie. L'ensemble a fait l'objet de travaux importants de restauration par l'occupant actuel.


Le rez-de-chaussée
Passé au nord ce qui fut autrefois la porte charretière, un vestibule transversal prolongé par un couloir distribue en enfilade l'ensemble des pièces du niveau orientées au sud sur le parc et ses perspectives. Éclairé par deux anciennes portes-fenêtres piétonnes, le vestibule, recouvert au sol de tomettes carrées en terre mêlée, est décoré de deux niches concaves qui s'intercalent entre la porte d'entrée et les fenêtres. Dallé de tomettes hexagonales en terre mêlée, un salon avec sa cheminée Louis XV en marbre est éclairé par une fenêtre et une double porte-fenêtre ouvrant sur une terrasse. Un grand salon accessible depuis le vestibule par un sas avec portes à double battant est actuellement utilisé comme chambre à coucher, assortie d'une salle de bains attenante, avec douche et toilettes, adossée au mur pignon côté ouest. Deux fenêtres éclairent la pièce, le sol est recouvert d'un parquet en chêne à points de Hongrie, tandis qu'au plafond les poutres et solives en chêne sont apparentes. Une cheminée et deux placards avec doubles portes également en chêne parachèvent la décoration.
La cuisine de l'habitation se situe au centre, éclairée par une fenêtre et deux doubles portes-fenêtres, l'une qui donne sur la terrasse, l'autre dans le vestibule, dévoilant une vue sur l'étang au loin. Le sol est couvert de tomettes hexagonales en terre mêlée et un plan de travail en L est posé contre deux murs. À sa suite, une salle à manger avec sa cheminée de style Directoire est desservie par quatre portes d'accès, deux par le couloir, une par la cuisine et une sur le pignon est qui permet l'accès depuis l'extérieur. Deux fenêtres éclairent la pièce. Le sol est recouvert de tomettes carrées en terre mêlée ; au plafond, les poutres et solives en chêne ont été laissées apparentes. À sa suite, une buanderie et des toilettes sont accessibles par le couloir.

Le premier étage
Depuis le couloir du rez-de-chaussée, un escalier en chêne du 17e s. à double quart tournant avec sa rambarde à balustres sculptés dessert les premier et deuxième étages. Un long couloir dallé de tomettes distribue trois chambres à coucher et un bureau orientés au sud ainsi que deux salles de bains avec toilettes. La première chambre parquetée, dont les poutres et solives en chêne sont apparentes, est illuminée par deux fenêtres. La seconde chambre à coucher est éclairée par une fenêtre en arcade. La dernière, agrémentée d'une cheminée en pierre, est décorée de boiseries formant alcôve et dallée de tomettes au sol, tandis qu'au plafond, les poutres et solives en chêne ont été laissées apparentes. Le bureau, enfin, est éclairé par une fenêtre.

Le deuxième étage
Un vaste palier parqueté mène à un vestibule éclairé par une fenêtre qui distribue de part et d'autre deux chambres à coucher orientées au sud. Parquetée, agrémentée d'une cheminée et illuminée au moyen d'une fenêtre, la première dispose de sa salle de bains avec douche et toilettes. La seconde se trouve parée des mêmes atours. Deux autres chambres se situent également à ce niveau ; l'une sous les pans du toit, éclairée par une tabatière, est accompagnée d'une salle de bains avec toilettes orientée vers le pignon ouest. La quatrième chambre, établie au demi-niveau supérieur, accessible par un escalier secondaire, est également sous toiture et ouverte sur l'extérieur par deux fenêtres de toit.

Le troisième étage
Partant du palier de l'étage précédent, un escalier secondaire en chêne permet d'accéder aux combles, d'une surface au sol d'environ 70 m² et éclairés par deux tabatières. Sur la totalité des murs et sous une hauteur d'environ 2,2 m avec les corniches, une bibliothèque en bois peint a été aménagée sur mesure comprenant différents compartiments. Au-delà de son utilité contemporaine, elle rappelle que la bibliothèque de la chartreuse en son temps fut riche de 5 000 livres et manuscrits, dont certains sont conservés à la Bibliothèque nationale de France et à la British Library.

La chapelle des Dames

Édifiée au 18e s., elle permettait aux femmes de suivre les offices, d'où son nom. Elle est construite en moellon enduit à la chaux. Six baies légèrement cintrées entourées de briques et pleines de vitraux distillent une intense luminosité. Les accès au nord et au sud sont assurés par d'imposantes portes en chêne. Une troisième porte, latérale, permet également l'entrée. La toiture est en tuile plate du pays et la voûte de la charpente lambrissée en berceau brisé. D'une surface de quelque 120 m², le sol est recouvert d'une chape de ciment. La hauteur sous la charpente culmine à environ 10 m.

La dépendance

Située à l'ouest de la propriété, l'ancienne pharmacie a été reconstruite symétriquement à la chapelle des Dames au 18e s. avec les mêmes matériaux : moellons enduits à la chaux et briques pour les murs, tuiles anciennes du pays pour la toiture en croupe. Édifiée sur trois niveaux dont un grenier sous les pans du toit, elle a été aménagée et divisée pour partie en maison de gardien et pour le reste en habitation d'appoint. L'accès à la maison de gardien se fait par une allée séparée, dont l'entrée se situe sur la façade derrière le mur d'enceinte.
L'habitation de gardien comprend, au rez-de-chaussée, un salon avec cheminée, éclairé par trois fenêtres, dont un des murs épouse l'arrondi du pignon sud, et une cuisine aménagée accompagnée d'une arrière-cuisine. Au premier étage, un couloir distribue trois chambres à coucher, une salle de douche et des toilettes. Un atelier et une chaufferie sont également à disposition. L'ensemble représente une surface habitable d'environ 120 m².
À l'ouest du bâtiment, une porte conduit à une remise par laquelle un escalier permet de rejoindre, au premier étage, deux chambres, l'une de 30 m² et l'autre de 20 m², assorties d'une salle de bains et de toilettes. L'ensemble peut aisément être réunifié au besoin.

La maison d'amis

À l'écart de la porterie, l'ancienne infirmerie est accessible par l'allée qui conduit à la maison du gardien et au hangar ; elle a été aménagée en maison d'amis ou d'hôtes. Bâtie sur un seul niveau, elle se compose d'un salon parqueté avec cheminée, d'une petite cuisine, d'une salle de douche avec toilettes et d'une chambre à coucher aménagée en mezzanine. L'ensemble est éclairé par trois fenêtres.

Le hangar, le chenil et la jardinerie

À l'écart, se trouve un hangar composé de trois boxes à usage de remises, de deux places de stationnement et d'un rangement agricole sur l'arrière.
Par ailleurs, à côté de la maison de gardien, un petit bâtiment sert actuellement de chenil et de jardinerie.

Le parc

Inscrit dans le relief vallonné de prés et de bois de la propriété, il a été réorganisé à partir de gravures anciennes. Un potager a été aménagé à côté du verger. Un réseau de bassins destiné à l'élevage de poissons, qui a pu être réactivé, aboutit dans un plan d'eau de 3 ha avec ponton, que les Chartreux avaient creusé en leur temps. Autour des bâtiments, des charmilles et des bosquets ou des massifs de tulipiers, figuiers, rhododendrons et rosiers s'épanouissent ; des magnolias palissent et fleurissent les murs de la chapelle des Dames. Des centaines de jonquilles colonisent les vestiges du grand cloître. En surplomb de ce dernier, se trouvent plusieurs bassins rectangulaires destinés à recueillir les eaux de pluie.
Nombreux sont les éléments protégés au titre des MH parmi lesquels figurent, entre autres, les vestiges des murs d'enceinte, les fossés, les bornes, les vestiges des tours et les divers éléments du système hydraulique.

Ce que nous en pensons

Du début du 12e s. à aujourd'hui, neuf siècles au cours desquels hommes et femmes ont défriché, bâti et sublimé cette propriété au cœur de la forêt de Réno-Valdieu. Un lieu unique de foi, de grandeur, de majesté et d'harmonie.
Carrefour de religion et d'histoire, la chartreuse du Val-Dieu a vu défiler les siècles, les moines et les comtes, les brigands, les Anglais et les révolutionnaires, mais aussi et surtout les artisans, les jardiniers, les architectes, les peintres et les sculpteurs qui ont su créer, construire, préserver, reconstruire plusieurs fois et donner vie à ce site historique.
Chargés d'une histoire très bien documentée, les bâtiments et le parc ont fait l'objet d'une restauration méticuleuse pour en assurer la pérennité.

Vente en exclusivité

2 850 000 €
Honoraires à la charge du vendeur


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Référence 146282

Surface cadastrale 44 ha 1 a 30 ca
Surface du bâtiment principal 460 m2
Nombre de chambres 8
Surface des dépendances 420 m2
dont aménagées 200 m2

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Perche

Hugues de Linares +33 1 42 84 80 85

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NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.

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