Situation
Dans l'illustre Auxois bourguignon, entre les collines et les premiers contreforts du Morvan, la région conserve un patrimoine médiéval exceptionnel, témoignage de la grandeur des ducs de Bourgogne qui marquèrent cette terre de leur empreinte architecturale. Le hameau de Maison-Dieu et la collégiale perchée sur sa butte historique, surnommée par André Malraux "L'Espionne de l'Auxois", domine les vallées de l’Armançon à l’est et du Serein à l’ouest. Semur-en-Auxois, ancienne cité ducale qui rassemble de très nombreux commerces et services, se situe à 20 min, tout comme Saulieu et Vitteaux. L'adresse bénéficie d'un accès aisé à moins de 2 h de Paris, via les gares TGV de Montbard ou Dijon. L’autoroute A6 permet de relier Lyon en 2 h 25, Paris en 2 h 50 et Genève en 3 h.
Description
L'église
L'espace intérieur révèle une construction en petits moellons de pierre, originellement enduite sur l'ensemble des murs et voûtes. Seules la nef et le bras sud du transept conservent des traces de décor peint. Une unique peinture murale figurée subsiste sur le bras sud du transept, représentant la décollation de saint Jean-Baptiste et la Vierge avec saint Jean et le Christ. La périphérie intérieure de la nef présente des vestiges de litre funéraire ornée de blasons non identifiés. Le dallage en pierre de Bourgogne demeure en place dans sa majeure partie. Les vitraux d'origine, disparus, ont cédé la place à un verre incolore.
L'architecture intérieure développe un transept aux croisillons aussi larges et élevés que la nef, composés chacun d'une travée unique à nervures croisées. Ces dernières reposent sur des consoles historiées qui constituent l'unique ornementation sculptée de l'édifice. Le chœur s'organise en deux travées à nervures que sépare un arc doubleau. L'abside plate s'ouvre par trois fenêtres ogivales dont la centrale, plus haute, domine l'ensemble.
La statuaire des consoles révèle une iconographie variée : les consoles d'angles du chœur et de l'abside portent des têtes humaines, tandis que celles supportant l'arc doubleau figurent deux dragons combattants d'une part, la Vierge assise et couronnée par deux anges, d'autre part. Entre la nef et le transept, les consoles présentent des scènes plus complexes : une femme et deux hommes dont l'un gît sur le dos, cinq personnages enchevêtrés, des animaux - cerf couché, sanglier, chien - et deux bœufs luttant.
L'organisation liturgique comprend l'autel principal en maçonnerie surmonté d'un tailloir, placé au centre du chœur. Une petite chapelle en berceau s'ouvre à droite du chœur, probablement utilisée comme sacristie malgré la présence d'un massif d'autel maçonné. Deux chapelles supplémentaires, couvertes de voûtes ogivales en berceau et dépourvues de sculpture, s'ouvrent sur le transept.
L'accès au clocher s'effectue via une porte basse centrale que surmonte un escalier en bois menant à l'appartement aménagé aux étages supérieurs. Une porte récente, percée dans le mur nord de la nef face à l'entrée principale, assure la liaison avec le parc.
Le clocher
Transformé en habitation au début des années 2000, puis entièrement réaménagé en 2013, l'appartement se développe sur quatre niveaux dans la tour-clocher. L'accès principal s'effectue par une porte vitrée suivie d'une double porte en planches cloutées menant au premier étage. Cet espace de vie regroupe salon, salle à manger et cuisine ouverte, dans un volume aux murs enduits, avec sol en tomettes et plafond à la française. L'éclairage naturel provient d'une baie en plein cintre équipée d'une fenêtre double vitrage ornée d'un vitrail incolore.
Les étages supérieurs, desservis par un escalier en bois à double quart tournant, proposent deux chambres identiques aux deuxième et troisième niveaux. Chacune est associée à une salle de douche et des toilettes privatives. Les murs en pierre apparente sont éclairés par deux fenêtres double vitrage à vitrail incolore. Le deuxième étage conserve un plafond à la française, le troisième ouvrant sur les anciens combles, actuellement l'extrados des voûtes découvertes.
Le rez-de-chaussée bénéficie d'un accès indépendant via une voûte en plein cintre fermée d'une porte en planches cloutées. Cette salle voûtée à nervures, pavée de dalles de Bourgogne et percée de deux meurtrières, accueille salon, buanderie, sanitaires et installations techniques.
Le parc
La collégiale occupe une position centrale dans son parc enherbé de quelque 1,3 ha, d'où la vue porte au loin sur les paysages environnants. Une allée de tilleuls vieux de plus de 300 ans, aux formes tortueuses façonnées par les conditions climatiques difficiles du sommet, relie l'édifice au château fort adjacent, selon une tradition pluriséculaire, et structure la pelouse ponctuée d'iris, rosiers et vivaces locales. Des prunus aux feuillages pourpres et des cotinus apportent texture et couleurs à cet espace où le nom même de "Thil" évoque l'ancienneté de la présence des tilleuls.
Ce que nous en pensons
Perché au sommet de sa colline, protégé par son parc, l'édifice religieux aux volumes humains et sans ostentation, se prête à différents projets culturels ou événementiels. Devenue silencieuse, la collégiale résonne encore toutefois des prières d'autrefois et son acoustique naturelle conviendrait parfaitement aux manifestations musicales. L'appartement aménagé dans le clocher constitue une habitation immédiate au cœur de ce monument historique. L'environnement touristique, avec Semur-en-Auxois, Vitteaux et Saulieu à proximité, et la desserte autoroutière, facilitent sa valorisation. Un parking public et plus de 50 km de sentiers balisés complètent l'attractivité des lieux. Les études de restauration déjà réalisées permettent d'envisager sereinement les travaux de remise en état de la couverture et de l'ensemble.
Référence 194540
Surface cadastrale | 1 ha 29 a 30 ca |
Surface du bâtiment principal | 435 m2 |
Nombre de chambres | 2 |
NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.