Accessible via une rue du village où il se trouve par deux portails métalliques distants à deux vantaux, permettant respectivement les entrées piéton et voiture, le bien inclut en premier lieu un vaste édifice en forme de L à l'architecture sobre et imposante. Bâti entre 1811 et 1830, il est coiffé de toits à deux ou trois pans de tuiles rouges à emboîtement et à forte pente. Les façades patinées, marquées par le temps et en partie à restaurer, font alterner sous la pierre de taille, dans les parties où elle n'est pas à vue, l'enduit au ciment et le bardage métallique ancien, témoignant de la longue histoire du bâtiment. Les multiples rangées de baies, droites ou arc surbaissé, scandent avec régularité les élévations. Elles ouvrent la perspective sur une vaste cour dallée, ceinte de murs de soutènement en pierre que surmontent des grilles métalliques anciennes, et sur le parc en contrebas ainsi que sur les habitations voisines, éloignées. En arrière-plan, un clocher discret et une chapelle attenante rappellent la vocation initiale des lieux. Le bâtiment est élevé de deux étages sur rez-de-chaussée surmontant un sous-sol de caves et surplombés d’un vaste grenier. Il est principalement orienté à l'est et à l'ouest avec une vue totalement dégagée sur le soleil couchant.Édifiée en 1875, la chapelle, accolée au bâtiment principal et d’une superficie d'environ 325 m², a les caractéristiques classiques des églises du 19e s. Elle présente elle aussi des façades en pierre de taille, des baies en plein cintre et des toits à deux pans de tuiles mécaniques – sauf au niveau de son choeur, dont la toiture, en zinc, est de forme semi-conique.Établi aux abords du village, l’ensemble conserve une présence majestueuse, prometteuse de renaissance moyennant travaux intérieurs et extérieurs. Il est bordé dans sa partie basse d'un vaste parc enherbé et arboré. Nozeroy étant situé sur un oppidum et le petit séminaire ayant été construit sur l’un de ses flancs, le terrain qui entoure les bâtiments est en pente, régulée par une succession de terrasses de divers niveaux.

Le bâtiment principal

Son architecture, typique du 19e s. et des constructions de grande capacité vouées à la formation et à l'hébergement d'élèves, se caractérise davantage par sa structure que par son ornementation, limitée sur certaines façades à des encadrements de fenêtre d'une tonalité plus claire que l'enduit environnant et une corniche moulurée en bord de toiture, elle-même ornée d'épis de faitage surmontés de croix en zinc. D'une sobriété certaine, il s'impose à la vue essentiellement par sa monumentalité, l'ampleur de sa superficie, de plus de 2 500 m², la potentialité de ses espaces et l'étendue de ses vues.


Le rez-de-chaussée
Comme les deux étages du bâtiment, il s’étend sur une surface d'environ 860 m² en forme de L. La porte d’entrée donne sur un hall qui dessert sur la gauche un couloir au sol couvert de larges pierres. Ce dernier débouche sur la grande terrasse dallée et distribue de part et d’autre des salles de classe qui donnent également sur cet espace extérieur. Le hall, dans sa partie droite, dessert une vaste salle à manger agrémentée d’une imposante cheminée en pierre, pièce qui communique au fond à gauche avec une cuisine suivie d'une arrière-cuisine. Enfin, deux escaliers en pierre mènent au sous-sol du bâtiment, où se trouvent notamment des caves. Cette même aile abrite une pièce spacieuse ayant servi de réfectoire puis de salle de classe ; très bien située, elle donne sur la dalle et profite de la vue à l’horizon. Contiguës à la chapelle, deux grandes salles de classe séparées par un coin sanitaire forment un vaste espace aménageable ouvrant également sur l'espace dallé avec panorama sur la vallée. Enfin, le hall débouche sur un bureau, sur la gauche duquel une porte accède à la chapelle ; en outre, parallèle au couloir dallé, un escalier mène au premier étage.

Le premier étage
De la même superficie que le rez-de-chaussée, le deuxième niveau, en forme de L, dessert sur sa gauche deux salles de classe, deux bureaux, deux espaces de rangement et des toilettes. Sur la partie droite, tout d'abord, une grande pièce, ancienne salle informatique prolongée par une partie sanitaire, donne sur la seconde partie du L avec un couloir qui distribue deux pièces sur sa gauche puis une ancienne et vaste salle de classe avec une remarquable vue en angle sur l'extérieur. À droite du couloir, se succèdent quatre chambres qui font suite à un espace sanitaire commun. Ces pièces, nombreuses, sont propices à une transformation en appartements avec des vues imprenables sur la vallée en contrebas et les forêts à l’horizon.

Le second étage
L’escalier qui mène au dernier niveau habitable, d'une superficie identique aux précédents, débouche sur un grand hall. Ce dernier dessert sur sa gauche un vaste espace, ancien dortoir des filles, occupant la quasi-totalité de l'aile qui, en son bout, donne sur un escalier de secours métallique situé à l’extérieur du bâtiment. Au fond à droite, juste avant la porte qui commande l’escalier de secours, se trouve un espace douches-toilettes, qui était réservé aux pensionnaires filles de ce dortoir. La vue à travers les fenêtres est majestueuse.
Le hall dessert également l’aile droite, qui mène au très vaste dortoir des garçons, idéalement situé par la vue plongeante qu’il ménage à travers ses multiples fenêtres sur un environnement majestueux. À noter, au niveau du hall, trois pièces qui constituaient des chambres de surveillants avec, sur leur droite, un espace sanitaire conséquent destiné aux pensionnaires d'alors.

Les combles
Contigu à la montée qui dessert les deux précédents niveaux, un escalier de bois permet d'accéder au grenier. Étendu d’un seul tenant sur une surface au sol de 860 m² environ, ce dernier reprend bien sûr la forme en L du bâtiment. La charpente, impressionnante par son envergure et l'enchevêtrement de ses multiples éléments de bois, est en bon état. En outre, l'espace permet aisément de repérer tout problème qui pourrait affecter le toit.

Le sous-sol
Des caves voûtées en pierre, qui occupent une grande partie du niveau inférieur, sont composées de nombreux espaces et recoins dont un vaste local chaufferie où le chauffage central au fuel est alimenté par de très vastes cuves. Une grande et lumineuse salle de classe donne sur le terrain en contrebas du bâtiment principal – zone herbeuse facilement transformable en aire de stationnement, d’autant qu’un portail latéral donne accès à l’extérieur. Quelques bâtiments bas, sans doute d’anciennes porcheries réaménageables, sont également présentes à ce niveau.

La chapelle désacralisée

Elle se compose d’une vaste nef aux lignes gothiques élancées, rythmée par des successions d’arcades ogivales avec de solides colonnes de pierre bicolores. La lumière, filtrant par les hautes baies cintrées, dessine sur le sol de ciment des éclats changeants tandis que la patine des murs témoigne d’un long sommeil. Au-dessus de l’entrée, veille une tribune ornée d’arcatures et surmontée d’une statue, rappel discret de la vocation originelle des lieux.
Côté chœur, dans l'abside semi-circulaire, cinq hautes verrières se succèdent, séparées par de fines colonnes à chapiteau ouvragé. Leurs vitraux colorés, animés de scènes sacrées, filtrent une lumière douce qui se pose sur les murs peints en vert amande, écaillés par le temps. Sous la voûte céleste parsemée d’étoiles dorées, un autel de pierre et de marbre, dépouillé de ses ornements, conserve toute sa dignité. L’ensemble, empreint de silence et de mémoire, laisse imaginer la splendeur passée et la reconversion possible de ce lieu de prière après restauration complète.

Le parc

Occupant quelque 1,4 ha et accessible sur la gauche de la dalle extérieure, il s'étend à l'ouest et au sud des bâtiments. Clos de murs en pierre (sauf en sa partie basse, qui longe la route menant à la cité), il est planté d’arbres dans sa première portion, des feuillus pour l'essentiel, qui procurent ombre et fraîcheur en été. Un portail donnant sur la rue permet d’y accéder en voiture ou en camion pour les futurs travaux. Au-delà des arbres, se trouve un vaste préau ancien en pierre qui pourrait aisément devenir un garage couvert ou retrouver sa vocation première d’aire de jeu. Au-delà du préau, enfin, le verdoyant parc se poursuit jusqu’à une haie de grands arbres et, en contrebas, jusqu'à la route qui monte vers le village.