Au centre d'une bastide des Landes, la maison restaurée du capitaine de Malartic,
datée des 14e, 17e et 18e s., avec jardin et petite grange séparés
Labastide-d'Armagnac, LANDES aquitaine 40240 FR

Situation

Située à l’est du département des Landes et à la frontière du Gers, Labastide-d'Armagnac fait partie des plus belles bastides du sud-ouest. Elle est au centre de l’appellation du Bas-Armagnac, région qui a donné son nom à la célèbre eau-de-vie.
La ville de Barbotan-les-Thermes, à 14 km, particulièrement réputée pour ses eaux thermales, est spécialisée dans le traitement de la phlébologie et de la rhumatologie. Elle comprend également un casino, un parc de loisirs important, ainsi qu’un lac de 17 ha. À 15 min en voiture vers l'ouest, en direction du parc naturel régional des Landes de Gascogne, la ville de Roquefort complète l'offre de services, structures et commerces de Labastide d'Armagnac.
L’autoroute A65, à 17 km, permet de rejoindre Bordeaux ou les pistes de ski des Pyrénées. Mont-de-Marsan est à 25 km et les plages de l’océan Atlantique sont à 1 h.

Description

La place Royale rayonne des quatre côtés avec son imposante église-forteresse du 12e s. et ses maisons, le plus souvent à colombages, bordées de passages couverts sous arcades. Le village regorge de constructions datant du 14e s. au 18e s., presque toutes restaurées avec soin et disséminées dans ses nombreuses ruelles et venelles, formant un damier qui converge vers la place. Celle-ci est aujourd'hui redevenue un lieu d'échanges et de rencontres, favorisés par la présence de plusieurs restaurants et surtout par l'interdiction de stationnement des véhicules. À proximité, ateliers d’artistes et curiosités se succèdent le long des rues médiévales, à l’image du temple protestant édifié en 1607, aujourd’hui transformé en lieu d’exposition.
Face à l’église, la maison a la réputation d’être "la plus belle de Labastide". Élevée sur trois niveaux, le grenier restant à aménager, elle forme l'angle nord-est de la place et bénéficie ainsi de deux entrées sous les couverts, l'une vers la place Royale, l’autre dans la rue adjacente. Orientée au sud-est, elle se trouve au bord de la place, s'intégrant parfaitement dans son environnement architectural. Son toit de tuiles canal, avec sa lucarne jacobine, et les parties supérieures de ses façades, en brique à pans de bois en croisillon, s’appuient sur un épais mur de pierres ainsi que sur de solides poutres et solives, elles-mêmes soutenues par deux piliers en pierre de l'ancienne galerie commerciale. À l'étage, les trois baies à meneau en arc surbaissé, qui cachent des fenêtres à croisée, sont protégées de garde-corps en fer forgé et de contrevents en bois.
À l'arrière, côté nord, s'étend une petite terrasse au premier étage. Enfin, dans le prolongement de la maison, et avec accès extérieur, se trouvent deux petites pièces : une salle de gymnastique avec un recoin composé d'un espace de cave et de toilettes, et une chaudière à fuel récente avec sa réserve.

La maison de Malartic


Le rez-de-chaussée
Depuis la petite rue en angle, la porte principale donne sur une large entrée, carrelée de tomettes anciennes à la rare forme ronde, composant ainsi un faux dallage à cabochons tout en courbures. Au fond, un escalier en chêne à double quart tournant, longé d’une sobre rampe en ferronnerie ancienne avec main courante en bois, mène à l’étage.
De côté, une vaste pièce ouvrant sous les couverts de la place servait autrefois au travail artisanal, au commerce ou à l’entreposage des matériaux. Aujourd’hui, une imposante cuisine de qualité côtoie une confortable salle à manger, séparées l’une de l’autre par quelques pans de bois nus. Au sol, les tomettes anciennes carrées sont en harmonie avec les murs de pierres et les plafonds à poutres apparentes. Les grandes baies qui donnent sur la place ou les couverts permettent de cuisiner tout en profitant de la vie du village.

L'étage
L’escalier débouche sur un long et large couloir, rythmé par deux arches. Colonne vertébrale de ce niveau dévolu, comme autrefois, à la vie de la maison, il donne, à son extrémité, par une porte à double battant, sur un vaste salon éclairé par trois fenêtres avec appuis en fer forgé du 18e s. Le parquet à lames de chêne, foulé, a-t-il été dit, par le roi Henri de Navarre, est réchauffé par une sobre cheminée aux jambages de petites briques anciennes.
Des piliers en bois séparent le salon d’une bibliothèque, dont le mur mitoyen laisse apparaître le conduit arrière de la cheminée, tandis qu'en face s'étalent des rayonnages. La vue qui surplombe la place Royale, face à l’église, est remarquable, notamment au coucher du soleil.
De retour dans le couloir, prise entre la cage d’escalier et la bibliothèque, a été aménagée une salle de bains, avec son décor de stuc, ses couleurs chatoyantes et sa cheminée admirable depuis une fenêtre du haut de l’escalier.
Face à celle-ci, en surplomb des couverts de la petite rue, deux grandes chambres à coucher, dos à dos, illuminées chacune par deux fenêtres, avec une cheminée en bois aux lignes sobres, encadrée par de hauts placards d’époque également en bois. Dans l’une, le parquet ancien est souligné par de larges croisillons. Face à la deuxième chambre, se tient une petite salle de douche avec lavabo, bidet et toilettes, au sol de carreaux en terre cuite.
À l’autre extrémité du couloir, se trouve un salon d’été au sol couvert de très anciens et étonnants carreaux en terre cuite ronds, de même facture que le carrelage de l’entrée principale. L'un des trois murs couverts de boiseries dissimule deux ouvertures : la première ferme un placard, la seconde mène aux combles par une échelle vieille de plusieurs siècles. Illuminée de toutes parts, la pièce dévoile une vue sur la petite rue et, de chaque côté d'une cheminée en pierre, deux portes-fenêtres ouvrent sur une petite terrasse orientée au nord, qui sert de refuge pour les soirées d’été, à l’abri des regards.

Les combles
Les maisons mitoyennes qui bordent la place communiquent toutes par les combles. C’était autrefois, surtout pendant les guerres de Religion assez virulentes dans la région, un moyen pour passer de l’une à l’autre sans être vus.
La charpente est entièrement voligée et en excellent état. Le mur extérieur, qui date de l’époque de la construction, est resté dans un état de conservation exceptionnel. L’espace au centre pourrait être aménagé et abriter une ou deux chambres supplémentaires. Pour compléter son éclairage par la petite lucarne jacobine, l'installation de fenêtres de toit est envisageable, car tolérée semble-t-il par les Bâtiments de France, malgré l’inscription MH de l’église.

Le petit jardin et sa grange

Un peu à l’écart, un potager était autrefois associé à la maison. Les « espaces verts » du Moyen Âge étaient en effet réservés aux jardins pour permettre aux habitants de cultiver des fruits et légumes, et d'ainsi tenir un éventuel siège.
Un bâtiment qui fut une grange, peut-être un chai à l’origine, se situe dans un angle de l'ancien terrain potager. D’une surface d'environ 90 m², d’un seul tenant, elle est composée, entre autres, d'une vieille mezzanine. Sous ses deux pans de toiture en tuile canal, la construction, bâtie en pierre, est très vétuste mais, après autorisation des autorités compétentes, elle pourrait être efficacement réhabilitée et transformée en havre d’été, avec grillades, bains de piscine et autres plaisirs de saison.

Un peu d'histoire

Le village de Labastide-d’Armagnac a été fondé en 1291 par le comte Bernard VI d'Armagnac et le roi d'Angleterre. La place Royale est dominée par l’impressionnante église forteresse. À l’intérieur, le décor somptueux du chevet est d’autant plus surprenant qu’il s’agit d’un trompe-l’œil réalisé en 1831 par Céroni, un artiste italien. Aujourd'hui, la municipalité souhaite entreprendre la restauration de l’œuvre d'art et cherche activement des financements.
En 1576, échappé de Paris et de ses dangers, Henri de Navarre se réfugie chez sa mère à la cour de Nérac. Au fil de ses nombreux déplacements, il aime rendre visite à son ami et compagnon d'armes le capitaine de Malartic, qui demeure sur la place Royale du village, dans la maison ici décrite. Et dans ce lieu, naissent une foule de légendes, dont l'une raconte qu'en admirant la place depuis la fenêtre de l'appartement, le roi aurait eu l'idée de faire construire sur ce modèle la place des Vosges à Paris.
En terre protestante, Labastide-d'Armagnac est, de ce fait, forte d'un temple, maison édifiée en 1607 et dévolue à ce culte jusqu'en 1685. Une grande partie de la Gascogne est, de plus, sous l'influence des Albret.
À Labastide, c'est le pasteur protestant Grenet qui évangélise la cité et sa voisine, Saint-Justin. L'une et l'autre voient s'affronter pendant 36 ans, au cours de huit guerres successives, les protestants de Montgomery et les catholiques de Montluc. Les derniers s'emparent d'ailleurs du bourg en 1562, incendiant le premier lieu de culte protestant alors situé intramuros, rue du Portail. Pendant des années, les fidèles se rassemblent chez des particuliers avant la construction extramuros d'un nouveau temple, neuf ans après la promulgation de l'édit de Nantes ou édit de tolérance, signé le 13 avril 1598 par Henri IV. Un lieu chargé d'histoire donc, qui tombe en déshérence depuis sa fermeture, en 1685, jusqu'à son rachat et sa réhabilitation par la municipalité en 1980, laquelle a décidé d'y installer des expositions temporaires.

Ce que nous en pensons

Une maison de capitaine du 17e s., qui s'intègre parfaitement dans son cadre de caractère, où se mêlent destin national et passé local. C'est là l'une des modestes bâtisses de Province où l'histoire des rois est venue tutoyer le quotidien de gens plus ordinaires.
Au balcon de la scène à ciel ouvert qu'est la cité en été, la maison est aujourd'hui l'endroit idéal pour tout artiste, amateur d'architecture et d'histoire ou autre passionné pour lequel l'environnement bâti fait singulièrement objet d'intérêt. Tandis que le rez-de-chaussée pourrait reprendre sa fonction d'activité lucrative, l'aménagement du grenier constituerait une plus-value incontestable. Aucuns travaux ne sont à prévoir.

795 000 €
Honoraires à la charge du vendeur


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Référence 731880

Surface cadastrale 961 m2
Surface du bâtiment principal 270 m2
Nombre de chambres 2
Surface des dépendances 95 m2

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Conseiller
Sud-Ouest du Lot-et-Garonne

Armelle Chiberry du Vignau +33 1 42 84 80 85

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NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.

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