À quelques kilomètres de la mer, dans le sud du Cotentin,
un logis seigneurial inscrit MH, ses dépendances et son domaine de 8 ha
Granville, MANCHE basse-normandie 50400 FR

Situation

Le décor est planté dans une commune rurale du département de la Manche, entre mer et bocage. Le phare de la Pointe d’Agon n’est qu’à quelques kilomètres, où les langues de sable formées par le mouvement des marées donnent naissance à de singuliers paysages. Ouverte sur son patrimoine, la petite cité s’enorgueillit de la renommée des peintres et des poètes normands, inspirés par son climat océanique impétueux. Elle est bien desservie, puisque des lignes de bus permettent de rejoindre Granville ou Coutances rapidement. La commune dispose de tous les services de bouche nécessaires et commerces essentiels.

Description

La petite voie de village peu passante et qui longe le domaine ouvre sur de belles perspectives. Les haies bocagères s'étendent à perte de vue. La propriété, déportée de la voie, apparaît au loin, depuis un chemin gravillonné et bordé par deux murets de forme convexe. Les murs de pierre sèche sont encadrés par quatre piliers, surmontés de chapeaux caractéristiques des paysages du Cotentin. Des clôtures compartiment les espaces enherbés des deux côtés de la parcelle sur l’avant du domaine. Ici et là, des arbres fruitiers s'épanouissent. Un petit cours d’eau sinueux est bordé par des haies vives intégrés au système bocager.

Le logis seigneurial

L'imposante bâtisse comprend deux parties dont la plus ancienne remonte au dernier tiers du 16ème siècle. Les archives locales rapportent qu’un seigneur possédant « manoir, domaines, colombier, bois de haute futaie, garennes, moulin à blé, chapelles » a établi son lignage et sa baronnie sur une petite paroisse du Cotentin. De cette première époque, qui clôt la guerre de Cent ans, il reste le logis, la grange dîmière et les communs. À l''instar d'autres édifices similaires de la région, l'ensemble se caractérise par un certain hermétisme envers les motifs architecturaux de la Renaissance. Un second bâtiment accolé à la tour poivrière a été rajouté au 18ème siècle. La date de 1743 apparait au-dessus d’une ouverture. Elle correspond probablement à l’achèvement de la seconde phase de grands travaux sur ce corps de bâtiment. Plusieurs familles se sont ensuite succédé, dont un secrétaire du Roi, un corsaire célèbre, un marchand de biens de Coutances puis des agriculteurs. L'ensemble manorial est aujourd’hui disposé selon une structure en « L », organisée autour d’une cour centrale puis des bâtiments annexes, dont certains se reflètent dans l’imposante pièce d’eau côté sud.
Tous les murs sont en moellons de pierre, les potences ornementales en fer forgé se détachant sur les murs d’angle aux pierres jointes polies par les siècles. Les baies sont pour certaines rectangulaires, pour d’autres dites « à croisée ». Les toitures à deux pans sont en ardoises. Le premier corps de logis est prolongé par trois ouvertures de cheminée, tandis que le logis construit au 18ème siècle en compte cinq. Toutes les baies sont larges et à petit carreaux comme il était d’usage dans les logis nobles avant la Révolution. Côté cour, cinq portes vitrées ou pleines surmontées d’impostes accèdent aux pelouses et ouvrent sur les autres bâtiments. Le premier logis et la tour poivrière présentent des baies plus rustiques. Une lucarne jacobine coiffe le toit du premier bâtiment. La grange en retour et sa porte cintrée sont dans le même esprit. La conjugaison de tous ces éléments témoigne d’un ensemble harmonieux, résultat de trois cent ans d’agrégats architecturaux et d’aménagements successifs. Côté parc, la façade plus traditionnelle et aux tonalités gothiques est bâtie avec le même appareillage. Elle abrite notamment deux avant-corps en saillie dont un coiffé d’une toiture à trois pans.


Le rez-de-chaussée
Si plusieurs entrées sont possibles, c’est par celle du milieu depuis le corps de logis du 18ème siècle que se fait traditionnellement l'accès à ce niveau du manoir. De style 18ème campagnard, le vestibule rustique donne le ton. Un sol de tomettes rouges répond à des murs de pierre apparentes et à ceux peints à la chaux aux tons de craie sur le mur d’échiffre de l’escalier en chêne d’époque 18ème. Une première marche en pierre est prolongée par d’autres en chêne et débouchant sur un quart tournant. La main courante puis la coursive forment un seul tenant de boiseries. De chaque côté de l’entrée, un salon de lecture ou de compagnie. Plus loin, un dernier salon fait office de salle de séjour. Les sols alternent entre tomettes pour certaines et pierre du pays pour d’autres. Les plafonds aux poutres apparentes soulignent encore le caractère rustique du logis. D’autres, illustrent davantage le goût des hôtels de la seconde moitié du 18ème siècle. De couleur blanche, ils sont compartimentés et ceinturés de corniches couleur céladon. Ces salons sont revêtus pour partie, soit de lambris galbés, soit de panneaux droits. Certains sont d’époque Louis XV, d’autres de style Louis XVI. Les cheminées en pierre apparentes ou en bois sont surmontées pour certaines de trumeaux et habillées de lambris chantournés. D’autres sont plus champêtres. À l’exact opposé et s’intégrant dans le corps de logis d’époque Renaissance près de la tour en poivrière, se trouve une salle à manger. Le sol est garni de tomettes à pans coupés couleur ocre et noir. Patinées par les siècles, elles semblent avoir été posées lors des premières phases d’aménagement de cette partie du logis. Des couloirs de dégagement, donnant profondeur et volume à l’ensemble ouvrent sur des portes encadrées et surmontées de panneaux de boiseries aux décors de volutes. La fidélité aux ornements discrets de style gothique se remarque aisément dans la pièce contiguë qui fait office de bureau. L’ensemble, minéral, rappelle combien les éléments défensifs étaient essentiels à ces forteresses devenues lieux de villégiature. Ici, le dallage en pierre du pays est losangé. Comme dans le vestibule principal, les murs sont en moellons de pierre. Les linteaux des ouvertures en arc permettent la communication. Certaines ont été murées eau fil du temps. Une large cheminée au manteau de bois d’époque fin 16ème ou début 17ème complète cet ensemble. Ouvrant sur l’extérieur et s’intégrant à l’ossature minérale de ce côté-ci de ce logis, une vaste cuisine et ses deux annexes, anciennes souillardes modernisées. Le sol est revêtu d’un damier noir et blanc, les murs en pierre apparente répondent à l’intonation plus moderne de cet espace de la maison. Une salle d’eau et une chaufferie complètent ce niveau.

Le premier étage
Un long couloir et ses dégagements longe la coursive intégrée à l’escalier de chêne du 18ème siècle. Les murs sont peints à la chaux. Posé sur un parquet de chêne massif, le couloir dessert l’intégralité des chambres. Les paliers et les plafonds à poutres apparentes sont baignés de lumière, les nombreuses baies à petits carreaux ouvrant des perspectives champêtres sur l'extérieur. Les hauteurs sous plafond sont importantes comme de rigueur à l'étage noble. D’un côté du palier, quatre chambres de dimension généreuse sont aménagées en enfilade, ainsi qu'une salle d'eau. Un autre accès est possible par un escalier à vis de l’époque de la première construction. Les étroites fenêtres de tir rappellent la vocation défensive originelle du site. De l’autre côté du palier, deux chambres sont séparées par une autre salle d’eau. Les chambres sont recouvertes au sol d'un parquet à lames droites avec solives apparentes au plafond. Elles sont peintes dans des nuances de gris Trianon et de blanc poudré à la mode du 18ème siècle. Les placards et les boiseries droites sont d’époque Louis XVI ou Directoire. Certaines ménagent des alcôves pour y installer lits ou canapés. Les cheminées droites sont en pierre et d’époque Louis XVI. D’autres chambres plus modernes semblent avoir été rouvertes et aménagées dans les dernières décennies.

Les dépendances

Il s’agit essentiellement de bâtiments agricoles, disposés autour de la cour centrale. L’ensemble forme un corps de ferme totalement intégré au domaine seigneurial. Comme pour le logis, ces bâtiments sont construits en moellon de pierre et les toitures à pans coupés. Le principal bâtiment est situé à proximité du logis initial, en retour d’équerre. L’impressionnant arc en plein cintre de la porte principale constitue un vestige des techniques architecturales romanes. Les intérieurs, rustiques, possèdent encore d’élégants matériaux remontant pour la plupart au moins à la Renaissance : cheminée au large foyer, poutres apparentes, portes de communication, niches intérieures. L’ensemble est à réhabiliter entièrement.

La chapelle

Fondée en 1460, c'est l'un des joyaux de la propriété. Construit par le seigneur de La Baleine et d’Yvoir, l'édifice est antérieur à la construction du logis seigneurial initial.
Ceci tend à prouver que des constructions seigneuriales préexistaient à l’époque féodal. L’impressionnante charpente en coque de bateau inversée constitue un émouvant témoignage des constructions traditionnelles. Le vaisseau central constitue la nef sans collatéraux. Le lieu n’est plus consacré mais des objets liturgiques sont encore visibles. Les statues cultuelles accrochées aux murs reçoivent la lumière diaphane captée par les vitraux des fenêtres en ogive.

Le parc

Outre une importante portion du mur d’enceinte protégé au titre des Monuments
historiques, il s'étend sur 8 hectares dont deux sont boisés. Devant la cour, on trouve un premier étang, le second se situant plus à l'est. Des platanes et des chênes des marais ont été plantés de chaque côté de l'avenue. De multiples essences agrémentent les lieux, dont des noyers, des châtaigniers et des chênes érables pourpre. Des rosiers grimpent aux façades.

Ce que nous en pensons

Dans l’aire d’attraction de Coutances, « la Tolède du Cotentin », une propriété emblématique d'époque Renaissance, qui fut jadis un repaire de boucaniers. Dans le bocage normand, l'édifice est d'une envergure hors du commun, faisant fi des nouveautés et conventions architecturales de son temps. Aussi rustique qu'élégante, son altière silhouette fera le bonheur d'un passionné de vieilles pierres, pour qui l'inscription MH constituera un gage d'authenticité et une promesse de pérennité.

1 295 000 €
Honoraires à la charge du vendeur


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Référence 190387

Surface cadastrale 8 ha 61 a 47 ca
Surface du bâtiment principal 509 m2
Nombre de chambres 6



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Conseiller
Sud Manche

Béatrice Buan +33 1 42 84 80 85

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NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.

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