Situation
Dans le centre de la région Normandie et le sud-est du département du Calvados, la propriété est établie au sein d'une commune rurale du pays d’Auge, réputée pour ses pommiers et ses gras pâturages au vert profond. D’élégants manoirs et d'authentiques villages sont entourés de vastes forêts et de champs richement complantés. Tout près, les communes de Livarot et d’Orbec rassemblent les principaux commerces de bouche et les services du quotidien. La première doit son renom à un célèbre fromage. En outre, l’ancienne cité épiscopale de Lisieux, important centre de pèlerinage et de tourisme religieux attaché au souvenir de sainte Thérèse, est à quelque 15 km. Au nord, la côte fleurie et ses stations balnéaires nées au 19e s., idéales pour des bains de mer aux beaux jours, ne sont qu’à quelques encablures. Plus à l’ouest, depuis la célèbre "route du cidre", la Dives et l’estuaire de la Seine constituent de remarquables paysages. Enfin, Paris est à 2 h via l’A13.
Description
Les divers bâtiments du domaine sont harmonieusement répartis sur un coteau en pente douce, reliés entre eux par des chemins arborés en sillons. Plus loin, une deuxième entrée donne notamment accès à la maison secondaire.
Dans les hauteurs, le vaste parc est composé d’une myriade de jardins reliés entre eux, formant de larges chambres de verdure aux essences et fragrances délicates, avec un ruisseau puis une mare. La couverture forestière est essentiellement composée de futaies et enserre en écharpe l’arrière de la propriété. Tout autour, des champs bocagers et des massifs forestiers se répartissent l'espace, qui s'étire à perte de vue. En contrebas, enfin, s'étend la vallée de la Touques et, plus loin, se trouve un haras.
Le manoir
À l'image de nombre de bâtisses du pays d’Auge, l'édifice manorial, qui donne à la propriété sa majesté, est un véritable patchwork architectural. Sa singularité a suscité la curiosité des premiers archéologues français. L’un d’eux, Arcisse de Caumont, en disait ceci : « Tout près de l’église, à l’ouest, se trouve le manoir, construction du 16e s., dont le pignon en pierre de taille est flanqué de deux contreforts… ». Une porte cintrée à moulures prismatiques donne accès à des caves, situées dans le prolongement d’un premier mur pignon du 15e s. Le pignon opposé, quant à lui en briques rouges, a été remanié en intégralité afin d'y pratiquer un accès moderne aux espaces intérieurs. Les deux façades de la demeure sont orientées respectivement est et ouest. La façade orientale repose sur une déclivité aménagée en une terrasse, accessible depuis un chemin étagé. Certainement remblayée voilà longtemps, la terrasse laisse entrevoir une solide structure revêtue de briques anciennes, sur laquelle elle s’appuie. Les façades, toutes deux à colombages, sont structurées par des poteaux verticaux et des linteaux de décharge renforcés, assemblés traditionnellement par tenons et mortaises. Des tuileaux comblent les intervalles entre les pans de bois. Des murs en pierre ou à parement de briques rouges encadrent les sections à colombages. Une partie légèrement saillante se détache de la façade occidentale, formant une travée centrale de pierre, polie par les siècles ; elle est surmontée d’une importante lucarne jacobine à colombages.
De nombreuses autres baies percent la toiture, à quatre pans de tuiles anciennes. Trois importants conduits de cheminée la coiffent. Le cuivre roux des conduites d’eau souligne les angles ocres de la pierre de parement. Aux deux premiers niveaux, les façades sont rythmées de baies à petits carreaux. Elles laissent entrer une lumière traversante à tous les niveaux de la bâtisse. Les vantaux des portes à l’avant présentent quelques clous à plaques découpées. Enfin, tout autour, des ifs taillés en topiaire et des massifs disciplinés soulignent les contours du manoir.
Le rez-de-chaussée
Il est organisé selon un plan rectangulaire. L’entrée principale est située dans l’extension du pignon nord et ouvre sur un vestibule dallé de tomettes, ancienne laiterie aux teintes ocre rouge. Un escalier en chêne massif de couleur miel et sa rampe droite en fer forgé court le long d'un mur en appareillage mixte, élevé en 1724. Dans le vestibule, couvert de placards, se logent un vestiaire en chêne massif ainsi que des toilettes pour invités. La pièce ouvre sur une cuisine équipée avec espaces de rangement en chêne massif, au sol carrelé de tomettes et à la poutraison apparente, peinte en blanc. S'ensuivent une salle à manger lambrissée et à la poutraison de couleur craie, un grand salon avec son escalier en vis, suivi d'un salon avec boiseries du 18e s. Les pièces sont de dimensions généreuses et éclairées par de larges fenêtres. Les sols, patinés par les siècles, sont dallés de tomettes anciennes ou de pierres naturelles. Les plafonds sont à la française. Certaines cheminées sont doublées d’un insert ou d'un poêle.
Le salon aux boiseries, peintes dans des tonalités de gris et courant le long des murs, est gratifié d'une cheminée en pierre de taille et à manteau droit. Sur la hotte, un motif mouluré de forme hexagonale prolonge des arabesques peintes, couleur lie de vin. De chaque côté, des fresques murales représentent des anges, qui reposent sur des socles décorés de feuilles d’acanthe ; des feuillages et des fleurettes courent sur leur chevelure et coiffent leur visage poupin.
Le grand salon contigu est séparé du précédent par un mur de refend à colombages avec torchis. Il est percé latéralement du côté ouest d’une baie garnie d'une porte en bois naturel à petits panneaux, tandis que le chambranle d’une seconde porte laisse découvrir un bois sculpté aux motifs de losanges et de rosaces. Un panneau rejoint le mur est du manoir, revêtu d’une peinture murale et entouré d’un bandeau décoratif. Dans la seconde moitié du 20e s., la dépose des boiseries a permis de mettre au jour une représentation de la bataille de Marignan (1515). Réalisée dans les années qui ont suivi l’évènement, elle constitue un remarquable témoignage iconographique des chevaliers de François Ier lors des guerres d’Italie (1494-1559). Dans le grand salon, une cheminée en pierre de taille a aussi été décorée de peintures anciennes. Son manteau est soutenu par de larges pilastres. Imposante, elle a environ 4 m de portée. Son plafond, soutenu par de gros sommiers, est décoré de cartouches peints en gris et blanc. La partie centrale pourrait avoir comporté des armoiries, aujourd’hui disparues.
Le premier étage
À ce niveau, la poutraison est partout décorée d’entrelacs et de figures géométriques, peintures qui constituent un rare témoignage de la manière dont étaient ornés les colombages intérieurs des manoirs au 16e s. Un couloir dessert deux grandes pièces. Suivant le modèle du niveau inférieur, celles-ci ont été aménagées en chambres spacieuses, dont l'une avec salle de bains. De l'autre côté de l'escalier en vis, deux autres chambres jouxtent leurs pièces de bains. Les lourdes portes qui s'y trouvent ont conservé la patine des siècles. Les sols sont en pavés vernissés du pré d'Auge. Les fenêtres, à petits carreaux, laissent filtrer une douce lumière, qui met en avant les décors ciselés.
Deux pièces se remarquent particulièrement. Aménagée contre le pignon sud, une chambre comprend une importante cheminée en pierre, fonctionnelle et décorative, répondant au décor qui l'encadre, d'arcatures en plein cintre peintes en trompe-l'œil. Celles-ci reposent sur un soubassement décoré de panneaux rectangulaires à la tonalité rougeâtre. Elles sont supportées par des colonnes rondes, surmontées par un chapiteau orné de motifs végétaux. À certains angles, l’artiste a peint des tulipes, des marguerites et des rosaces. L’autre chambre, située au-dessus du salon décoré de la fresque de Marignan, intègre elle aussi une importante cheminée. Ses montants, en pierre de taille, comportent deux colonnes avec une base décorée d’éléments prismatiques. Élément assurément le plus ancien de la demeure, la cheminée, enfin, a probablement fait partie du premier manoir seigneurial, antérieur d’au moins un siècle à l’actuel.
Le deuxième étage
Accessible par l’escalier en vis, les combles ont été intégralement aménagés. Distribuées par un couloir parqueté, deux chambres se partagent une salle de douche avec toilettes. De l'autre côté, une autre pièce à coucher jouxte une salle d'eau, privative. La poutraison est partout apparente et le parquet qui couvre les sols est en chêne massif. Enfin, des portes anciennes avec clenche ont été installées dans tout le niveau.
Les dépendances
Elles sont constituées de quatre bâtiments, disposés autour du manoir et rénovés. Datés essentiellement de la même époque, ils forment le pendant champêtre du logis seigneurial. Une maison d’amis à colombages restaurée permet de loger des hôtes confortablement, avec ses deux chambres et ses deux salles de bains.
Par ailleurs, des deux bâtiments agricoles à pans de bois que comptent les dépendances, l’un a été aménagé en un atelier et deux garages. Au-dessus, à l'étage, une extension pourrait être créée. Une chaufferie sert aussi en partie d’atelier.
Le parc
Étendu sur environ 18 ha et sur un coteau, il surplombe la vallée. Parfaitement ordonnancé, il se compose d’un bel éventail d’arbres jeunes, plantés en allées, ou plus anciens, regroupés en vastes bosquets. Un bois de feuillus s’étire sur près de la moitié de la surface du parc, tandis que d’autres espèces arbustives ont été traitées en verger traditionnel. Enfin, des pelouses arborées alternent avec des prairies très étendues.
Ce que nous en pensons
Un vénérable et élégant domaine dans un environnement parmi les plus convoités de Normandie. Sis dans un parc vallonné, les divers bâtiments profitent d'admirables points de vue de tous côtés sur le paysage champêtre. À lui seul, le manoir est un « morceau d’histoire » de la région, qui a traversé paisiblement les siècles depuis la Renaissance. L'édifice, de pierre et de bois, abrite certains des plus délicats décors peints de l'époque, constituant un véritable roman graphique, qui court sur l'intégralité des deux niveaux principaux de la demeure. Ainsi, la protection ISMH du manoir, restauré dans les règles de l’art, est-elle assurément plus que méritée.
2 750 000 €
Honoraires de négociation inclus
2 619 048 € Honoraires exclus
5%
TTC à la charge de l'acquéreur
Référence 416619
Surface cadastrale | 17 ha 94 a 44 ca |
Surface du bâtiment principal | 400 m2 |
Nombre de chambres | 7 |
NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.