La petite route qui mène à la propriété est bordée d’arbres relativement clairsemés, qui s’épaississent peu à peu jusqu’à créer une pénombre passagère. Puis, le manoir se dresse de toute sa hauteur, au sein d’une clairière entourée d'un espace forestier dense. Face à lui, une vaste prairie s’étend, et ouvre sur une nature boisée. L’entrée principale est imposante, en raison du caractère historiquement fortifié du lieu. Une porte cochère et son guichet piéton en arc plein cintre, tous deux en granit, sont chacun équipés d’une grille en fer forgé qui donnaient accès à la cour fermée historique. De part et d’autre, un mur d’enceinte intègre plusieurs dépendances en pierre : des communs, un préau, un bûcher, d’anciennes soues à cochons, ainsi qu’un four à pain. Les archives signalent la présence d’un pont-levis, aujourd'hui disparu, et de douves asséchées. Le manoir est de plan rectangulaire, coiffé d’un toit en ardoise à deux pans. La façade est en moellons de granit et pierres de taille aux encadrements de baies. Une porte monumentale dite « de justice » dotée de deux colonnes à chapiteau carrés est visible. Elle marquait l’entrée de la basse-cour où le seigneur exerçait autrefois son droit de justice. À l’arrière, les murs sont couverts d’une vigne vierge qui s’est lentement étendue avec le temps. La vue est panoramique sur le parc fleuri et arboré, exposé au sud et sans aucun vis-à-vis.

Le manoir

Le rez-de-chaussée
A l'extrémité gauche de la façade, une porte à deux vantaux, surmontée d’une imposte à grand carreau, donne accès au logis. Le hall, spacieux, est couvert d’un dallage en granit. Il dessert notamment la cuisine, dont la porte-fenêtre ouvre directement sur le parc, orienté au sud. Au sol, des briques posées en opus spicatum, selon un motif en diagonale en forme de zigzag, évoquent l’arête dorsale d’un poisson. La crédence est ornée d’une faïence à motifs floraux sur fond blanc. L’équipement est modeste. L’ouverture du passe-plat d’origine a été conservée et communique avec la salle à manger, séparée du grand salon par un escalier monumental en rampe sur rampe. Des cheminées en granit, de bonne facture et fonctionnelles, aux jambages sculptés, ornent les pièces de réception. Les murs sont majoritairement enduits à la chaux, dans des tons clairs, à l’exception du salon où une toile murale en velours de couleur ocre est tendue. Les revêtements mettent en valeur la pierre et le bois par la présence de larges poutres apparentes, de parquets anciens, de portes nobles et d'encadrements en granit chanfreinés ou en arc plein cintre. Les percements sont constitués de hautes baies vitrées à petits carreaux, à simple vitrage. À l’arrière du salon, une porte discrète donne accès à une partie du bâtiment encore inexploitée : là, se trouve un hall avec un imposant escalier en bois qui s’élève sur plus de douze mètres jusqu’au faîtage. Une autre porte, en arc plein cintre, ouvre sur une ruine consolidée à ciel ouvert, au centre de laquelle un arbre a trouvé naturellement sa place.

Le premier étage
Il est accessible par l’escalier en rampe sur rampe, mais également par des accès secondaires situés à chaque extrémité du logis. La pièce principale de ce niveau est la grande salle de billard. Elle dispose d’une cheminée en granit en excellent état de conservation. Les murs sont enduits à la chaux, et l’enchevêtrement des poutres en bois massif est remarquable. La lumière naturelle est transversale tandis que les baies de taille mesurée confèrent à la pièce un caractère plus intimiste. Un simple palier la sépare d’une chambre « seigneuriale » avec une cheminée en granit, qui dispose également d’une alcôve et d’une salle de bain privative. Le bleu et le jaune s’harmonisent dans un décor mural floral. Deux hautes et larges baies à petits carreaux, en vis-à-vis, inondent la pièce de lumière. Un petit couloir en demi-niveau conduit à un palier qui dessert des toilettes et une seconde chambre.


Le second étage
Il se compose d’un grenier et de deux espaces de nuit distincts, qui ne communiquent pas entre eux. En position centrale, accessible par l’escalier en rampe sur rampe, un palier dessert un couloir doté de nombreux placards intégrés, qui mène à deux chambres mansardées ainsi qu’à une salle de bains. Dans l’aile est, se trouvent deux autres petites chambres, autrefois réservées au personnel de service. L’ensemble nécessite un rafraîchissement. A l'ouest, un grenier à la charpente historique remarquable pourra être aménagé.

La cave
Elle est accessible au départ du grand escalier central. La porte présente un aspect rustique et ancien. Elle est en bois massif. La partie supérieure, à barreaux verticaux, forme une grille ajourée, qui, à l’origine, servait probablement de ventilation. Les marches pour y descendre sont larges et en granit. Le sol est en terre battue. L’espace, bas de plafond, peut servir au stockage de vins, conserves ou autres denrées non périssables. Elle est alimentée par l'électricité.

Les dépendances

Elles sont nombreuses, de plan rectangulaire, et coiffées d’un toit à deux pans couvert d’ardoises. Elles font face au manoir. Les communs (atelier) sont vastes. Le sol est constitué d'une dalle béton et l’électricité est en place. Ils servent actuellement de lieux de stockage. Dans leur prolongement, plusieurs bâtiments s’alignent en enfilade et témoignent des usages agricoles des siècles passés : préau, bûcher, anciennes soues à cochons, four à pain, entre autres. En pignon du manoir s’ajoute un appentis fermé, abritant la machinerie de la pompe à chaleur.

Le parc

Il entoure le manoir. À l’arrière, des massifs imposants sont disséminés çà et là. De grands arbres bordent la propriété et forment une barrière végétale qui culmine à une hauteur remarquable. La partie plane enherbée est accessible depuis une petite terrasse située à l’arrière du manoir, exposé au sud, par trois marches d’escalier.
Les essences arboricoles y sont nombreuses : saules pleureurs, châtaigniers, chênes, frênes, sapins… Des plantes ornementales agrémentent les abords des bâtiments, telles que le millepertuis, les rhododendrons, les roses, les fuchsias, les asters d’automne, ou encore les hélianthus, proches des tournesols.
Un bassin aux abords empierrés est situé à l’écart non loin d'un ancien terrain de tennis, aujourd’hui envahi par la végétation.