En retrait du bourg, la propriété est séparée en deux parties par un pont qui enjambe la rivière. Un portail en fer forgé ouvre sur une allée carrossable qui descend jusqu'au moulin. L'imposante bâtisse aux contrevents rouges avec atelier attenant se déploie tout en longueur, perpendiculaire au canal et bordée par la rivière. Une terrasse pavée contourne le logis jusqu'au four à pain. De larges marches en bois permettent de descendre vers la rive du cours d'eau, à travers un jardin arboré. De l'autre côté de la route, la propriété, en sa seconde partie, se fait jardin aquatique. La prise d'eau, protégée par des grilles, s'engouffre dans un canal pour se déverser dans le bief. Elle contourne ainsi le terrain pour se jeter dans l'Avre. À l'arrière de l'édifice, enfin, une remise jouxte l'écluse et sa machinerie. Des prairies et des forêts forment le paysage alentour.
Édifié au 17e s. suivant un plan rectangulaire, le moulin est élevé de trois niveaux. Il s'étend sur une surface de 250 m² environ. Construit en pierre et en brique, il est coiffé d'un toit à deux pans de tuiles plates anciennes et percé de fenêtres de toit. Chaque façade est rythmée par de nombreuses baies, que protègent des contrevents en bois peint de couleur vive. Les linteaux, chaînages d'angle, encadrements de baie et bandeaux d'étage ainsi que la corniche sont en brique. Situé sur la rive gauche de la vanne à bateau, le moulin permettait le passage de l'eau d'un bras à l'autre de la rivière. La roue occupait un espace couvert, encore apparent. En amont, les portes d'écluse assurent la régulation du débit de la rivière. L'ensemble de la maçonnerie du bief, en pierre, a été conservée.

Le moulin et son bief

Le rez-de-chaussée
Une porte vitrée ouvre sur l'entrée, au plafond cathédrale, éclairée par une baie. De là, un large escalier en bois permet de rejoindre le palier à l'étage. Sur un côté, un couloir dessert une vaste cuisine carrelée aux couleurs douces avec cheminée et un accès à la terrasse, où a été construit un four à pain en brique. La hauteur sous toiture du salon atteint les 7 m et la poutraison est apparente. Des tomettes couvrent le sol et une large baie vitrée ménage une vue panoramique sur la rivière comme sur le jardin. Une cheminée en brique au manteau de chêne, surmontée d'un large miroir, occupe le centre d'un mur. Une autre porte-fenêtre accède à la terrasse au sud. Les murs sont recouverts de chaux. Dans le prolongement de la maison, un vaste espace de même hauteur sous plafond abrite un atelier, une chaufferie et une cave. Enfin, une porte qui donne sur la terrasse permet un accès depuis l'extérieur.

L'étage
Un couloir dessert les différentes pièces, réparties de part et d'autre du palier. La configuration est relativement audacieuse pour l'époque. Une passerelle-mezzanine avec vue directe sur le salon traverse la pièce pour accéder à la chambre principale, avec vue sur la rivière. Une deuxième pièce de nuit occupe cette partie de la maison. À l'opposé, se trouvent trois autres chambres ainsi qu'un escalier qui permet d'accéder aux combles. Les sols sont en plancher de bois patiné.

Les combles
L'ensemble de la machinerie du moulin a été conservée et suspendue au niveau sous toiture. La charpente en berceau d'époque 17e s. est apparente, faisant régner sur les lieux un esprit loft, sous une hauteur de 6 m au faîtage, et répondant par son matériau et ses couleurs au parquet à lames fines qui couvre le sol. Des fenêtres de toit illuminent l'espace, d'un volume impressionnant et d'une surface de plus de 100 m².