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Gardien solitaire de son domaine depuis le 13e siècle, le château du Poujol domine le paysage cévenol dont les reliefs émoussés alternent entre vallées, monts boisés et prairies. Ici l’homme se fait rare comme pour laisser sa juste place à la nature et à l’immensité des paysages qui ondulent jusqu’à l’horizon en une infinie variété de tons et de couleurs. Du haut de cette sentinelle séculaire, l’impression qui vient ici est à la fois de faire corps avec un environnement qui bouscule les âmes et de s’inscrire dans un mode de vie un peu secret, en tout cas réservé aux seuls initiés et à leurs hôtes comme du temps des camisards. Les séjours seront assurément d’heureuses retraites, loin des trépidations habituelles du quotidien, et illustreront à merveille cette pensée de Robert Louis Stevenson qui, traversant cette contrée avec son âne, écrivit : « Quand le présent est si absorbant, qui pourrait se tourmenter de l’avenir ? »
Arrivée sur les lieux d’un petit château cévenol lozérien par une journée magnifique du mois de mai avec une floraison incroyable, ma décision est rapidement prise lorsque saisie d'admiration par le paysage. Et me voilà maitresse des lieux de ce petit château misérable au milieu d’anciens bâtiments agricoles tous en ruine. Mais un lieu superbe encore préservé des folies ravageuses de notre temps, un tas de cailloux sur un éperon rocheux dont personne ne veut et chargé du poids des ans et de notre histoire romane ; ce peut être très intéressant pour moi, moi seule, bien entendu. Le château du Poujol est situé en position dominante face à la vallée, la vue sur un territoire vierge d’installation est remarquable et c’est là tout son intérêt et tout son charme. Calme et dépaysement garantis. Voilà pourquoi ici et pas ailleurs. De plus, la Lozère est un des départements français qui a gardé son authenticité, son habitat traditionnel loin de toute urbanisation, et la vie rurale est encore bien présente.
Posé sur un éperon rocheux, le bâtiment fait corps avec celui-ci, le rocher taillé compose pour partie les murs du rez-de-chaussée. Le bâti naît réellement du sol, les pierres de construction sont excavées sur place et leur prélèvement permet de réaliser un fossé de défense - côté non protégé par le dénivelé naturel -. La position dominante assure la vision du territoire à protéger et un accès peu facile pour les assaillants éventuels. Son orientation au sud et à cet endroit choisi, répond aux nécessités climatiques entre crêtes trop ventées et vallons moins ensoleillés et plus froids. De plus, par cette position en vue, dans un monde où l’écrit est exceptionnel, le seigneur affirme ainsi son autorité politique. En outre, le bâtiment étant sur le passage obligé des chemins permettant l’accès sur le versant atlantique, le seigneur récolte les droits de péage. Le château du Poujol fait donc partie des petits châteaux romans des hautes vallées cévenoles à l’architecture typique et encore bien présente localement. La pauvreté du territoire fut le garant de leur conservation. La tour carrée originaire dite « Bermonde » date vraisemblablement du 13e siècle. La cuisine actuelle avec la cheminée en arc surbaissé mouluré date du 15e. La tour ronde, bien visible, qui est une tour d’escalier, a dû être réalisée au 17e. À L’extérieur les bâtiments agricoles difficiles à dater sont pour partie encore présents : deux bergeries et une petite maison à côté devaient être le logement d’un bayle. Le grand fossé qui le protégeait au nord a été comblé et de grands murs en pierre sèches ont permis la réalisation d’une grande terrasse au rez-de-chaussée. Il est une représentation parfaite d’une propriété d’un petit noble cévenol.
Le château du Poujol est un fief sous l’ancien régime, il reste la propriété de la même famille jusqu’au 17e siècle. Il devient ensuite la propriété de la famille Nogaret dont un descendant cèdera le domaine du Poujol à son cocher Perrier pour lui payer ses gages à la fin du 19e siècle. La propriété est vendue en 1941 à Antony Gauteri et son épouse Lucienne Bosche. Après la guerre, ils installent au Poujol leur centre de « Cosmobiologie Spatiale » pour pouvoir accueillir sur la terrasse les premiers extra-terrestres... Cette nouvelle destination du lieu intrigue et le château du Poujol devient un lieu plein de mystères. Antony Gauteri fera la une des journaux « Le Provençal » et « Ici Paris », et l’ORTF tournera sur place un petit documentaire visible aujourd’hui dans les archives de l’INA, le centre de cosmobiologie spatiale ayant des qualités divinatoires. Antony décède en 1972, son épouse vendra en viager à un architecte hollandais et ils se réserveront chacun une moitié du bâtiment. Lucienne vivra presque aussi longtemps que son acheteur qui ne pourra réaliser aucuns travaux. En 2000 je l'achète, tout est à faire…
J’offre un lieu typique des cévennes lozériennes, à la vue grandiose, préservé de toute urbanisation et de toute pollution visuelle, en position dominante dans un environnement, habité par une faune sauvage très riche : les confins nord de l’Aigoual sont une zone de chasse de grand gibier parmi les plus belles de France. Situé à 800 mètres l’altitude, Bassurels, est situé pour sa plus grande partie sur la zone centrale du Parc national des Cévennes et dans le périmètre classé par l’Unesco, pour la qualité des paysages préservés et sa vie pastorale active. Les estives étant sur les crêtes, on peut voir du château et surtout entendre les troupeaux pâturer. Je propose une table d’hôtes à partir de produits frais et locaux le soir, et je prépare à la demande, des paniers pique-nique à emporter ou une assiette repas sur place à midi. Une bibliothèque est à disposition, des ouvrages notamment sur l’histoire, la faune, la flore, et la vie locale sont nombreux. Un bassin permet de se baigner et de lézarder au soleil, à moins que l’on préfère l’immersion dans un gourd glacé d’un des ruisseaux. On peut aussi arpenter les cent-soixante hectares de la propriété, il n’y a pas de quoi s’ennuyer, le territoire est « sportif ». Le soir l’apéritif pris sur la grande terrasse est un moment convivial d’échanges pour ceux qui le souhaitent.
Ici est le point de départ de randonnées notamment pour rejoindre le sommet du Aigoual par les drailles de transhumance. Les curiosités lozériennes sont naturelles, la découverte à pied est souvent à privilégier. La Lozère, et notamment l’arrondissement de Florac, présente une variété de paysages grandioses sur très peu de kilomètres. On passe de massifs granitiques - mont Aigoual et mont Lozère - à des causses calcaires - causses Méjean, causse Sauveterre, causse Noir etc. - bordés de gorges profondes - Tarn, Jonte -. Le paysage est superbe. Chaque sortie est un plaisir des yeux ! Il est aussi intéressant de découvrir les nombreux sites néolithiques des causses Méjean et de Sauveterre avec ses caps barrés, les enceintes protohistoriques, alignement de menhirs et dolmens. Ces ouvrages peu connus du grand public et situés dans des endroits déserts et magnifiques. Quelques soirs pendant l’été ma table d’hôtes a lieu sur les crêtes d’estive avec les bergers près du grand troupeau de brebis rassemblées dans leur enclos pour la nuit. Moment rare et dépaysement garanti. Les couchers de soleil sont splendides. La vie est simple au Poujol, mais confortable et cela fait du bien dans la tourmente de la vie moderne.
90 € - 120 € la nuit
180 € - 240 € le week-end
Une chambre et un salon / salle à manger donnant sur une terrasse sont au premier étage. Deux chambres, accessibles par un escalier en colimaçon, se trouvent au deuxième étage. La quatrième chambre au-dessus du salon, accessible par un escalier en bois est également au deuxième étage. Toutes les chambres disposent d'une salle de bains ou d'une salle d'eau attenante avec des toilettes. Il n'y a pas de télévision dans les chambres mais des livres.
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