Au cœur d'une des plus anciennes forêts du Gard rhodanien,
la Chartreuse de Valbonne, entièrement classée MH, et son domaine vivrier fondés en 1204
Uzès, GARD languedoc-roussillon 30700 FR

Situation

En Languedoc, entre les vallées de la Cèze et de l’Ardèche, à proximité de leurs sites touristiques, au nord-est du département du Gard, au cœur de sites Natura 2000 tels que la basse Ardèche urgonienne et la forêt de Valbonne, ainsi que de quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Une chartreuse étant par définition isolée, celle-ci s'atteint par une seule route départementale. On peut cependant joindre l'autoroute A7 en 15 min de voiture.
Montélimar et sa gare TGV desservant Paris en 2 h se trouvent à 40 min environ. Avignon et Nîmes, leurs gares TGV et leurs aéroports internationaux respectifs se trouvent à 1 h de route. Le duché d'Uzès est à 40 min.

Description

Nichée au creux d'un vallon de 43 ha qui en constitue le domaine forestier et viticole, la chartreuse de Valbonne, prenant pour modèle sa maison mère, la Grande Chartreuse en Isère, est, comme elle, un très vaste ensemble architectural. Elle inclut une église conventuelle, un grand cloître de 350 m de périmètre, un petit cloître médiéval, deux cours, de nombreuses chapelles et bâtiments de dépendances, des bâtiments conventuels comportant les cellules de la clôture monastique et un bâtiment à usage d'hôtellerie.
Se découvrant au détour des méandres de la petite route qui y conduit discrètement, cette chartreuse se fait d'autant plus remarquer qu'elle offre au soleil dardant, une éclatante série de toitures en tuiles vernissées de style bourguignon formant motifs géométriques hauts en couleurs très inhabituels en ces contrées.
La Chartreuse possède d'ailleurs plusieurs éléments architecturaux suffisamment remarquables pour avoir justifié son classement au titre des Monuments Historiques en 1959, réitéré en 1974.
Son histoire commence au 10e s., lorsqu'un modeste monastère de religieuses bénédictines est bâti dans la vallée, au cœur d'un massif forestier inhospitalier. Trop isolé, les moniales abandonnent le lieu à la fin du 12e siècle. Lorsque le 10 février 1204, l'Ordre des Chartreux achète le territoire à l'Évêque d'Uzès, il délègue une dizaine de moines pour venir s'y installer. Les courageux chartreux s'implantent sur les vestiges du vieux monastère, défrichent le domaine et assainissent le vallon marécageux.
Une partie de la Chartreuse actuelle repose d'ailleurs sur des voûtes construites alors, ce qui huit siècles plus tard, entraine des problèmes structurels importants.
Bonifié par les Chartreux, tout au long des siècles jusqu'en 1790 date de la première fermeture, l'endroit devint la Vallis Bona. 
Au cours de son histoire mouvementée la chartreuse fut tour à tour hospice, caserne de la légion, verrerie, léproserie... avant de devenir haut lieu touristique et viticole.

Le portail et la cour d'entrée

Un portail en fer forgé portant à son sommet le symbole de l'Ordre des Chartreux, une croix sur le monde, illustrant leur devise : « Le monde change, la croix demeure », entouré de sept étoiles figurant Saint Bruno et ses six compagnons, ferme l'entrée.
Au-dessus de l'emblème, une statue en bronze de l'Archange Michel, l'ange du Bien, veillant, le bras tendu vers l'Orient où le soleil se lève.
Ce monumental portail à la symbolique très parlante, ouvre sur une première cour, réservée aux profanes, avec une calade en galets de la Cèze.
A gauche, l'hôtellerie, long bâtiment de plain-pied, aujourd'hui à usage de boutique, restaurant et cave à vin.
A droite, le mur d'enceinte flanqué de deux tours rondes à toits plats assorties d'une tour carrée centrale ajoutée en 1634.
Au pied de la tour carrée, un portail à bossage vermiculé du 17e siècle, enrichi des statues de l'Archange Michel et de Saint Bruno ouvre sur la grande cour d'honneur.
Autrefois muni d'une herse avec bretèche à mâchicoulis, ce portail constituait, avec les deux tours d'angle à meurtrières, le seul système défensif de la clôture monastique.

La cour d'honneur

Entièrement fermée, la cour où s'épanouit un chêne centenaire, présente également une calade en galets fluviaux qui ajoute à l'acoustique remarquable du lieu. Bordée à gauche par d'anciens ateliers au-dessus desquels les antiques cellules des frères donat et frères convers ont été aménagées en chambres d'hôtel, elle se clôture à droite par la cave de vinification, toujours utilisée comme telle. La fonction première de cette cour d'honneur est de mettre en valeur l’église conventuelle elle-même, qui trace la frontière entre le monde profane et la clôture cartésienne au delà de laquelle les laïques ne sont plus admis. Dans le plus pur style baroque français de la fin du 16e s., elle présente une riche façade sculptée, ornée d'un ensemble statuaire désignant sa consécration mariale.

L'eglise conventuelle

Deux chapelles latérales dites "des étrangers", précèdent l'entrée proprement dite dans l'église. Deux voûtements différents les distinguent : voûtes en croisées d'ogives à liernes et tiercerons datant du 15e s. pour l'une ; voûtes simples en croisée d'ogives du 17e s. pour l'autre.
Au sortir de ces chapelles, on pénètre latéralement par le transept dans l'église elle même qu'un jubé sépare en deux avec le chœur liturgique réservé aux clercs cloitrés et la nef réservée aux frères lais.
Dans le choeur liturgique, les stalles du 18e s., avec "misécordes" sobrement sculptées, œuvres de huchiers lyonnais amoureux du bel ouvrage présentent une série de motifs végétaux en relief et en marqueterie de noyer, d'ébène, d'acajou et de buis.
L'autel, de style baroque, surmonté d'un baldaquin à colonnes torses, est en marbre polychrome dans le goût italien.
La nef offre une voûte à motif de rosaces construite à la fin du 18e s. et attribuée comme d'autres voûtements de la chartreuse au célèbre architecte Avignonnais, Jean Baptiste Franque.

Les chapelles

La chapelle de la compassion, datant du 18e s., elle présente un autel de style baroque surmonté d'une piéta.
La chapelle des familles, construite à la fin du 18e s. l'autel en marbre illustre l'arrivée de Marie chez sa cousine Élisabeth.
La chapelle Sainte Madeleine, comporte sur sa croisée d'ogives un agneau portant étendard. Au-dessus de la niche où se trouvait la statue de la sainte, une croix Camarguaise en rappelle le souvenir
La chapelle des reliques, construite en 1712, elle fut restaurée en 1870. L'autel en bois adopte la forme de tombeau. Elle devait honorer le sacrifice des martyrs de l'église lors de la révolution française.
La salle capitulaire enfin date du 13ème siècle. D'une grande simplicité, elle possède toutefois une voûte sur croisées d'ogives.
De façon générale, et même si l'ensemble de l'église et des chapelles affiche un état de conservation satisfaisant, une restauration serait opportune afin de rendre aux sols, boiseries et enduits leur éclat originel.

Le petit cloître

L'une des parties les plus anciennes de la chartreuse. Témoin de l'art roman provençal du début du 13e s., il fut achevé en 1219. Les galeries présentent notamment des voûtes en berceaux en plein cintre, soutenues par des doubleaux retombants sur consoles. Forme la plus achevée de la fusion des styles roman et gothique régionaux, le petit cloître dispose en son centre d'un puits toujours alimenté aujourd'hui.
Une pierre tombale de 2 m encastrée dans un des murs du petit cloître, comportant une grande croix et une crosse, signale la sépulture de Guillem 1er de Vénéjan, l'évêque d'Uzès qui céda la propriété aux Chartreux en 1204.

Le vestibule

Point de passage entre les deux cloîtres, il ouvre sur le réfectoire des pères. Recevant un escalier double limon bilatéral, il possède surtout une très belle voûte présentant une singulière coupole aplatie. Cette caractéristique technique remarquable serait l’œuvre de l'architecte de Jean Baptiste Franque (1683-1758) ou de son fils Simon, célèbre dynastie d'architectes avignonnais dont la parfaite connaissance de la stéréotomie permit de couvrir tardivement nombre de constructions de la région, de voûtes hardies et savantes, aux dessins d'une rare inventivité.

Le grand cloître

Sans doute l'un des plus grands d'Europe de l'Ouest, il fut commencé au 17e siècle et fut achevé un siècle plus tard. La galerie forme un vaste rectangle de 118 mètres sur 55, soit 350 mètres environ de périmètre, et dessert les 24 cellules où vivaient les pères. 84 grandes baies, dotées de châssis métalliques à carreaux vitrés du 19e siècle, éclairent l'ensemble couvert de voûtes d'arêtes.
Une pierre tombale signale la sépulture de pasteur Philadelphe Delord, fondateur de la léproserie et de l'Association de Secours aux Victimes des Maladies Tropicales, propriétaire de la Chartreuse.
Le sol est dallé de pierre en provenance des carrières locales.

Les cellules cartusiennes

Au nombre de 24, ce sont de véritables petites maisons avec jardinet privé, exportant le modèle universel de la Grande Chartreuse. Toutes disposées autour du grand cloître, elles s'ouvrent chacune sur un espace clos de 180m², comprenant un promenoir, un oratoire ou cabinet de travail et de prière, un atelier et un jardinet.
Chaque cellule se distingue par une lettrine de l'alphabet enrobé d'une couronne de laurier, peinte au-dessus de sa porte, de A à Z exception notoire faite pour la lettre Q, ce qui ne manque pas de réjouir les visiteurs.
Une seule de ces cellules, restaurée, est aujourd'hui ouverte au public. Les autres font partie des lieux non accessibles de la chartreuse qui nécessiteraient les travaux de restauration les plus importants.

Le grand jardin

Délimité par la galerie du grand cloître, il offre une vue d'ensemble sur ce dernier ainsi que sur l’église aux toitures de tuiles vernissées. Chacune des voûtes de la galerie du cloître est visible depuis le jardin. D'une superficie de 5000 m², on distingue encore nettement le dessin originel de ses allées. Accueillant en son centre une fontaine-bassin, il était initialement parcouru par un dispositif d'irrigation dont les canaux de pierre subsistent. Arboré d'essences principalement méridionales, il abrite, sous un cèdre tutélaire le modeste et émouvant cimetière des chartreux, ceint de discrets murets,

La chapelle Saint Jean

Située un peu à l'écart de la chartreuse, au milieu des vignes, il s'agit de la chapelle reconstruite à partir des ruines du premier couvent des Bénédictines de Bondilhon fondé au 10e siècle et qui préexistait à la venue des chartreux dans le vallon.
De style roman, cette chapelle intègre cependant des décors intérieurs de style gothique. Son clocher actuel date de 1870. Orné de tuiles vernissées il est un rappel du parement dans le style bourguignon des toitures de la chartreuse.
Plus récemment encore, une toiture métallique a été installée pour donner un cout d'arrêt à la dégradation de la couverture.

Le domaine agricole

Les 42 ha de la propriété se répartissent en un domaine viticole exploité et une emprise forestière.
Couvrant prés de 15 hectares distribués sur des parcelles essentiellement situées aux abords immédiats des bâtiments, le vignoble est majoritairement planté de Grenache et de Syrah, mais aussi de Cinsault, Roussanne et Viognier. Il est exploité actuellement dans le cadre d'un ESAT (Établissement et Service d'aide par le Travail) selon les principes de l'agriculture raisonnée.
Bénéficiant des AOC Côtes du Rhône et Côtes du Rhône villages, la production est actuellement de 700 hl et des droits de plantation supplémentaires sont acquis.

Le domaine forestier : S'inscrivant au cœur de la forêt domaniale de la Valbonne qui couvre sur 1080 ha le massif montagneux éponyme, le domaine forestier privé de la chartreuse s'étend sur près de 24 ha. Actuellement peu exploité, boisé majoritairement de chêne blanc, sa valorisation est à développer.

Les dépendances

Accolées aux bâtiments principaux ou isolées, de nombreuses dépendances de toutes tailles et de toutes natures parsèment la propriété.
Ainsi, à proximité de l'aire de stationnement des visiteurs, l'on trouve un pavillon ancienne à usage de maison de gardien.
Une autre maison, de construction récente, a été conservée au nord est du domaine.
Une cantine moderne, désaffectée, se situe dans le prolongement de l’hôtellerie actuellement exploitée.
De nombreux hangars et remises à usage de stockage ou d'ateliers complètent les installations agricoles.

Ce que nous en pensons

L'exceptionnel passé, la saisissante beauté et l'ampleur inédite de ce monument historique classé à deux reprises ne le destinent définitivement pas à tout le monde.
Aujourd'hui à la fois lieu de spiritualité plus ou moins actif, étape touristique incontournable inscrite dans le tour mondial des Chartreuses, halte hôtelière appréciée des randonneurs amoureux de nature et surtout exploitation viticole en activité, ce gigantesque vaisseau surgi d'une enluminure sacrée ne semble guère pouvoir être intimidé par l'avenir. Quel qu'il soit.
La Chartreuse de Valbonne nécessite aujourd'hui un projet de revitalisation à ses dimensions superlatives sans y perdre la foi et le sens de son illustre histoire. D'importants travaux seront nécessaires pour maintenir à flot cette nef qui a traversé les siècles en tanguant sur des marécages. La finance devra ici venir au secours de l'émotion, de la grâce et sans doute de la raison.

Vente en exclusivité

5 500 000 €
Honoraires à la charge du vendeur


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Référence 626632

Surface cadastrale 42 ha
Surface du bâtiment principal 13529 m2
Nombre de chambres +20


Aucune procédure en cours menée sur le fondement des articles 29-1 A et 29-1 de la loi n°65-557 du 10 juillet 1965 et de l’article L.615-6 du CCH

Direction Régionale

Ménélik Plojoux +33 1 42 84 80 85

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NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.

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