Dans une célèbre cité d’artistes du 14e arrondissement,
une villa-atelier de 1926, signée André Lurçat
Paris, PARIS paris 75014 FR

Situation

Entre la rue de La Tombe-Issoire et la rue d’Alésia, la célèbre Villa-Seurat est lotie de maisons individuelles et d’ateliers d’artistes édifiés de 1924 à 1926, principalement par l’architecte André Lurçat (1894-1970). Marcel Grommaire, Chana Orloff, Henri Miller et Antonin Artaud, Alberto Magnelli ainsi que Jean Lurçat, célèbre peintre-cartonnier, y vécurent. À deux pas, commerces de bouche et brasseries animent le quartier. Les stations de métro Mouton-Duvernet et Alésia sont proches, tandis que les lignes de bus 28, 38, 62 et 88 passent non loin.

Description

La villa-atelier fût édifiée en 1926 pour le peintre Pierre Bertrand par André Lurçat (1894-1970), éminent représentant du style moderniste international. De sobre modénature, au répertoire emblématique en partie préservé, la maison de 208 m² est répartie sur trois niveaux. Volumes et matériaux du style moderniste se côtoient : espaces ouverts, bandeaux de fenêtres, sols de béton teinté et parquets de chêne, parois de pavés de brique, blancheur et jeux de polychromie.
Exposé nord et sud, le lieu baigne dans le calme et la lumière. La façade immaculée est percée de bandeaux de fenêtre, coiffée d'un toit-terrasse. Sous un auvent de béton, la porte d’entrée s’ouvre sur une spacieuse galerie d’entrée qui dévoile un escalier polychrome. C’est au rez-de-chaussée que se situait l’ancien atelier du peintre, désormais vaste salle de séjour de 41 m², surmontée d’une voûte pavée de verre. Puis, un petit bureau jouxte une chambre agrémentée d’une salle d’eau. Le garage peut y être réaménagé.
Au premier étage, trois chambres dont l’une accède à un balconnet et une salle de bain. Au deuxième étage, le salon-salle à manger de 31 m², avec cheminée, est généreusement éclairé, tandis que la cuisine indépendante ouvre sur un balconnet et la buanderie.

André Lurçat, un architecte moderniste engagé, emblème de la Villa-Seurat

Architecte du mouvement moderne et reconnu dès les années 1930, André Lurçat s’engage en faveur d’une architecture novatrice, simple, rationnelle et libérée de tout académisme. En témoignent les villas individuelles édifiées à Paris et en Ile-de-de-France dès les années 1920 et jusque dans les années 1950 : villas Bomsel et Michel à Versailles, villa Guggenbühl et celles de la Villa-Seurat, à Paris, villa Hefferlin à Ville d’Avray et maisons à Sceaux. L’architecte est aussi un militant, associé à des projets sociaux menés par les collectivités territoriales franciliennes, des années 1930 aux années 1960 : l’architecture du groupe scolaire Karl-Marx à Villejuif, celle des édifices publics à Maubeuge, Saint-Denis et Blanc-Mesnil, logements, églises, hôtels de ville, groupes scolaires, palais des sports sont les témoins d’une architecture engagée, à valeur politique, par l’homogénéité et l’harmonisation des volumes tendant à effacer les niveaux. Le succès de ces chantiers lui donne d’emblée une stature à la fois parisienne et européenne.

Le groupe de villas-ateliers de la Villa-Seurat réalisées par André Lurçat entre 1925 et 1927 prend place parmi les toutes premières réalisations d’importance de l’architecture moderne à Paris, précédant celles de la rue édifiée par Robert Mallet-Stevens en 1927. Après la Première Guerre mondiale, l’importance prise par le quartier Montparnasse comme pôle artistique favorise l’apparition d’ateliers d’artistes au cœur de l’urbanisme haussmannien. À la limite de Paris, dans le quartier Montsouris, le lotissement baptisé Villa-Seurat est créé sur un terrain vague appartenant à « un gros marchand de pommes », Monsieur Schreibmann qui prit le parti d’élever sur ce terrain des baraques et des échoppes pour des artisans, cordonniers et rempailleurs. En 1919, André Lurçat fit l’acquisition d’une parcelle destinée à la construction de la maison-atelier de son frère Jean Lurçat (1892-1966), célèbre peintre-cartonnier. Ainsi, huit maisons créées par André Lurçat durant l’entre-deux-guerres, de 1924 à 1926, pour des artistes et intellectuels, hardis de prendre le risque de l’innovation, sont classées au titre de Monuments historiques.

La maison-atelier de Pierre Bertrand (1884-1975)

André Lurçat bâtit la maison du peintre et céramiste en 1926, qu’il implanta sur une petite parcelle de la Villa-Seurat, selon un carré presque parfait. La simplicité de sa façade s’inscrit dans l'esprit d'avant-garde du mouvement moderne où sobriété et dépouillement sont de rigueur : un volume géométrique magnifié par la lumière et, à l’intérieur, des touches de couleurs savamment orchestrées. La façade plane annonce le répertoire intérieur et la fonctionnalité du lieu. Tel un tableau abstrait, ils jouent sur les lignes verticales et horizontales des cloisons, des baies vitrées et de la toiture. L’enduit blanc et de simples baies vitrées à ferronnerie métallique vert foncé, disposées en bandeaux, forment un ensemble homogène. Seul un simple auvent de béton blanc surplombe le portail d’entrée. En écho à la courbure de la maison voisine, un petit balcon galbé faisait saillie sous la verrière de l’atelier, actuel séjour, seul composant de modénature identitaire aujourd’hui disparu.

L'espace intérieur

Dès le passage de la porte d'entrée de verre et ferronnerie, la galerie d'entrée de 18 m² annonce d'emblée l'esprit moderniste du lieu. Au rez-de-chaussée, la blancheur des murs contraste avec la teinte vermillon de son sol de béton ciré et celle du parquet de chêne du vaste salon-atelier de 40 m² situé dans son prolongement. Là, un poêle à bois et un plafond de pavés de verre apportent chaleur et lumière. Tout proche, un petit bureau, antre de lecture, puis une chambre et une salle d’eau accueillent les hôtes de passage. L'espace pourrait d'ailleurs être aménagé en garage.
Tel un tableau inspiré des peintres de l’avant-garde russe, la volée de marches en béton teinté rouge framboise se hisse vers les deux étages. Une paroi de brique de verre diffuse une lumière sur les jeux de couleurs encloses dans des figures géométriques. Au premier étage, les trois chambres aux murs blancs sont éclairées de bandeaux de fenêtres emblématiques et les sols sont tapissés de parquet de chêne ou de béton teinté de brun. La salle de bain du premier étage complète celle du deuxième étage, dévolu aux réceptions familiales et amicales. Dans le salon-salle à manger de 31 m², éclairé de spacieuses fenêtres en bandeau, une cheminée de plâtre sculptée par Valentine Schlegel (1925-2021), sculptrice et céramiste française. En arrière-plan, les façades blanches tachetées de verdure des villas voisines offrent un panorama immaculé des constructions modernistes. Dans son prolongement, la cuisine a conservé l’esprit d’origine où se mêlent bois et inox.

Ce que nous en pensons

La Villa-Seurat, véritable havre de discrétion, est une impasse pittoresque du 14e arrondissement qui a su préserver un patrimoine architectural moderniste exemplaire des années 1920, près de Montparnasse. De part et d’autre de l’allée pavée, agrémentée de vignes vierge, de cerisiers sauvages et de façades bigarrées, ses occupants y perpétuent l’ambiance intellectuelle et artistique d’antan. La pureté architecturale, entre lignes droites et couleurs franches, permettra aux nouveaux venus, familles, collectionneurs, musiciens, danseurs, de laisser libre cours à leur imagination afin de moderniser ses volumes tout en préservant l’esprit du lieu.

Vente en exclusivité

2 300 000 €
Honoraires à la charge du vendeur


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Référence 643748

Surface totale intérieure 208 m2
Nombre de pièces 8
Surface réception 31 m2
Nombre de chambres 4
Nombre de chambres possible 5
Balcon



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Responsable

Françoise Fauré-Audouy +33 1 42 84 80 85

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