En Champagne, dans la vallée de la Moivre,
un important moulin «monté à l'anglaise» fondé en titre
Châlons-en-Champagne, MARNE champagne-ardennes 51000 FR

Situation

A deux heures de Paris par l'autoroute A4, dans le triangle formé par les villes de Châlons-en-Champagne, Vitry-le-François et Sainte-Ménéhould, la propriété se trouve à l'écart d'un petit village de moins de 300 habitants.

Description

En 1260, le seigneur du village donne à l'abbaye de la Chalade, située à une cinquantaine de kilomètres de là, un terrain à côté d'une chapelle afin d'y construire un moulin.
On ne connaît pas la date exacte de la construction du premier moulin mais elle doit suivre de peu cette donation.
Durant tout l'Ancien Régime, les moulins qui se succéderont en ce lieu présenteront le même schéma : les abbés de la Chalade, propriétaires, mettent en fermage le lieu, les droits qui y sont attachés, et fournissent les meules. Un fermier-amodiateur, souvent notable châlonnais, apporte le financement pour la construction et l'entretien du moulin. Lui-même loue à un meunier ou emploie celui-ci.
En 1499, le Trésorier du Roi pour la province de Champagne achète la ferme voisine et prend à bail le moulin. Ses descendants feront de même jusqu'en 1764, date à laquelle l'ancêtre de l'actuelle propriétaire prend possession des lieux.
Le moulin est restauré vers 1850, l'activité de meunerie s'arrête en 1905.
Depuis une petite route départementale une longue allée goudronnée mène au moulin. Il fait face à l'ancienne ferme qui ne fait plus partie de la propriété, et seul un chemin de cailloux blancs appartenant au voisin forme la limite de la cour du moulin. A l'arrière de ce dernier, la propriété possède un petit jardin clos de grilles en fer forgé et par la rivière qui passe sous le moulin en formant une courbe. Une élégante volière du 19ème siècle avec une toiture en zinc y prend place. De l'autre côté du lit, la propriété s'étend encore par un talus qui surplombe le moulin.

Le logis

Tel un vaste vaisseau, il est édifié sur quatre niveaux sous une couverture en ardoise.
Construit en pans-de-bois et hourdis en torchis recouvert sur la façade sur cour par un enduit à la chaux, la façade arrière, sur le jardin et la rivière, est bardée d'ardoises.
Sur plus de la moitié du bâtiment, qui correspond à la partie habitable soit environ 416m2 comprenant un grenier d'environ 91m2 avec deux anciennes chambres de bonnes, les baies en PVC sont en double vitrage.


Le rez-de-chaussée
L'entrée s'effectue dans un hall pavé de carreaux de ciment avec des boiseries d'appui sur son pourtour. Il distribue une cuisine, une salle à manger et un salon. La cuisine est parquetée de chêne posé à l'anglaise dont une porte s'ouvre sur le pignon directement dans le jardin. La salle à manger présente un pan de mur entier de placards de boiserie intégrant une porte de communication à double vantaux et une cheminée en marbre blanc du 19ème siècle. Le parquet est en chêne posé à l'anglaise tout comme le salon voisin, équipé lui aussi d'une cheminée du 19ème siècle en marbre noir, avec lequel il communique par une porte à double vantaux. Le hall donne également accès à un dégagement avec des toilettes qui se poursuit par une buanderie pavée d'un damier de carreaux de ciment et agrémentée de grands placards. A l'arrière, un bureau , un débarras et des toilettes ainsi qu'une porte qui s'ouvre sur la cour.
Le premier étage
Deux escaliers, dissimulés derrière des portes mènent au niveau supérieur. Il comprend cinq chambres dont deux avec un lavabo, deux salles de bains dont une avec des toilettes, un espace bureau sur le palier et des toilettes. L'ensemble de ce niveau possède un plancher en chêne posé à l'anglaise hormis une salle de bain dont le parquet est recouvert d'un linoléum et la seconde de carreaux de ciment.
Le moulin à eau
Les deux niveaux d'habitation communiquent avec le moulin. Il s'agit d'un "moulin monté à l'anglaise", construit en 1850, il est l'un des plus anciens de la région mais surtout probablement celui qui a subi le moins de transformations et permet ainsi, tel un musée, de comprendre parfaitement le fonctionnement et les innovations technologiques de cette époque des précurseurs de la meunerie moderne. Pour produire de la farine, il ne suffit pas de passer les grains de blé une fois dans une meule, il y a environ huit étapes selon la qualité de la farine attendue. Il faut donc déplacer le grain, puis la farine, de nombreuses fois au cours du processus. Jusqu'au 18ème siècle, les moulins dits "mécaniques" déplacent le grain et la farine par la force de la roue grâce à des vis sans fin ou des godets pour les amener aux différentes étapes de la fabrication. Ce faisant, ils gaspillent une énergie qui n'est plus disponible pour la mouture elle même. Dans la seconde moitié du 18ème siècle, un américain a l'idée de déplacer le grain et la farine par la force de la gravité en les faisant simplement tomber d'étages en étages les quatre niveaux puis est remonté jusqu'en haut via un système mécanique à godets. il recommence ensuite un second circuit sur les quatre niveaux. Ainsi, avec deux fois quatre niveaux, on obtient le même résultat que les huit étapes des moulins mécaniques, mais avec un seul mouvement mécanique au lieu de sept. Cela nécessite, concrètement, un axe central capable de monter sur toute la hauteur des quatre niveaux du moulin. Seule la fonte s'avère adaptée à cet usage, la révolution industrielle était donc nécessaire au développement des moulins par gravité. Or, en France, elle est retardée par la Révolution Française, et ces moulins se développent tout d'abord en Angleterre. Lorsqu'en 1820 les meuniers français découvrent ce nouveau système, ils prennent exemple de ces moulins déjà très présents en Angleterre, d'où le nom de "moulins montés à l'anglaise". Ses quatre niveaux représentent une surface d'environ 730 m2 de planchers avec à chaque étage, ses éléments techniques encore en place comme un magnifique beffroi en pierre et son hérisson, qui, à partir du mouvement des deux roues, actionnait l'ensemble des appareillages du moulin. Tandis que la plupart des moulins s'arrêtaient l'été du fait d'un niveau d'eau insuffisant dans leur rivière, les deux roues permettaient à celui-ci de fonctionner toute l'année, grâce à un rare et ingénieux système qui permettait au hérisson de basculer d'une roue à l'autre. A l'arrière, se trouve encore le régulateur à boules, dit "l'intendant", système avertissant le meunier d'un éventuel dysfonctionnement du moulin afin d'écarter le risque d'emballement de la roue. On y trouve également une petite pièce sous la charpente, chambre de repos pour le meunier, les meules à cylindres portant la marque Renaut de la Ferté-sur-Aube, le silo, le tableau électrique de la fin du 19ème siècle dans un remarquable état de conservation. En effet, le moulin a été très tôt, une source d'hydroélectricité et pendant la première guerre mondiale, en plus du moulin et de son habitation, il fut capable d'éclairer tout un champ d'aviation.

Les dépendances

Une grange en briques rouges sous une couverture en tuiles mécaniques est attenante au moulin pour une surface d'environ 110m2. Un bâtiment sur deux niveaux, en retour d'angle dans la cour, marque les limites de la propriété. Construit en briques rouges, il comprend un garage permettant de stationner deux voitures, encadré par un local de stockage des outils de jardinage et d'un atelier où prend naissance un escalier qui mène au premier étage. Ce niveau comprend une pièce d'environ 70m2 éclairée par six fenêtres.
Un ancien lavoir sur la rivière, se trouve à l'entrée de la propriété, il est bâti en briques rouges sous une couverture en tuiles mécaniques pour une surface d'environ 18m2.

Ce que nous en pensons

Grâce au vannage qui permet de réguler le débit de l'eau, le moulin n'a rien à craindre de la rivière qui bourdonne paisiblement au passage de la vanne. Sain et habitable, il sera facile à remettre au goût du jour. Le seul défi qu'il impose à ses occupants consiste à choisir entre la pêche à la ligne, les balades alentours et les loisirs ornithologiques. Ses voisins les plus assidus sont toutes sortes d'oiseaux sauvages. Pas moins de 80 ont été recensés par les actuels propriétaires, venant se nourrir et se rafraichir et qu'il est facile d'observer depuis la maison.
Le moulin jouit d'un droit d'eau fondé en titre avec une chute d'eau de deux mètres trente et pourrait produire de l'électricité.

Vente en exclusivité

280 000 €
Honoraires à la charge du vendeur


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Référence 836948

Surface cadastrale 7529 m2
Surface du bâtiment principal 1145 m2
Nombre de chambres 5
Surface des dépendances 273 m2


Conseiller
Nord & Ouest Marne et Est de l'Aube

Florence Fornara +33 1 42 84 80 85

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NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.

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