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En empruntant la petite route qui serpente à travers le bocage creusois, la première image qui s’impose, après quelques tournants, est celle de la toiture du donjon qui domine les alentours. Le château se découvre ensuite entouré d’arbres majestueux tandis que le porche et l’enceinte défensive font surgir le Moyen Âge. Dans la cour intérieure largement ouverte sur les ondulations de la campagne, le logis en pierres apparentes dédié aux hôtes, coiffé de tuiles plates et dominé de sa tour ronde, prolonge le voyage dans le temps. Mais les fenêtres à petits carreaux annoncent déjà un intérieur récemment rénové, chaleureux et confortable : tomettes de terre cuite, cheminée de granit pour de belles flambées, canapés et fauteuils profonds, vaste salle d’eau carrelée de pierre, réédition de papiers peints anciens dans les chambres, meubles et tableaux de famille… Cette Maison d’amis donnera aux hôtes le sentiment d’être des invités choisis. Ils viendront donc ici pour se sentir un peu chez eux et vivre l’expérience devenue rare d’une nature où les hommes se font discrets pour laisser toute sa place au silence, à l’harmonie des saisons et aux traversées des animaux sauvages.
C’est un peu le hasard qui nous a conduits en Creuse. Nous recherchions depuis quelque temps une propriété où nous installer selon des critères précis, en particulier la qualité architecturale, suffisamment d’espace pour accueillir enfants et amis mais sans être trop vaste, un gros œuvre en bon état mais une décoration à reprendre selon notre goût, plusieurs habitations pour pouvoir moduler notre capacité d’accueil, des dépendances, un paysage vallonné et surtout le silence. Après plusieurs visites infructueuses d’abord en Bourgogne puis dans le Lot et en Dordogne, il nous est apparu évident que les lieux réunissaient absolument tous nos critères, sans que nous ayons de concession à faire, ce qui est plutôt rare. Nous n’avons donc pas hésité une seconde dès la première visite.
Il s’agit d’une place forte plusieurs fois remaniée au cours des siècles. Le donjon date du 13e siècle, le logis principal des 16e et 17e siècles, tout comme la seconde habitation avec sa tour ronde, ainsi que les communs. Les enceintes de défense ont été en partie conservées bien que largement réaménagées pour ouvrir la vue sur la campagne environnante. Plusieurs éléments défensifs ont été conservés comme par exemple le porche d’entrée surmonté de machicoulis, le chemin de ronde du donjon, les meurtrières et archères dans la tour ronde du second logis avec aussi deux bretèches en parfait état. On retrouve également dans les dépendances les pavages d’époque dans les écuries, les traces d’un ancien four à pain et une vaste cuve oblongue monolithe taillée dans le granit dont nous nous interrogeons sur l’usage. Les maisons ont l’avantage d’avoir été réaménagées au début du 20e siècle, ce qui les rend parfaitement habitables selon nos critères modernes avec notamment l’ouverture de fenêtres y compris dans le donjon qui n’a donc plus rien de sévère.
Les anciens propriétaires nous ont laissé une caisse entière d’archives manuscrites collectées patiemment par eux. Écrites le plus souvent en vieux français elles sont donc souvent difficiles à déchiffrer, mais nous arrivons à suivre la plupart des familles qui se sont succédé ici depuis le 15e siècle jusqu’à la Révolution. Nous disposons même d’une facture pour la construction d’un des bâtiments au tout début du 17e siècle par des tailleurs de pierre locaux ! Subsistent quelques lacunes dans la lignée des propriétaires jusqu’au tout début du 20e siècle. Sans doute les lieux qui manifestement devaient pouvoir vivre en autarcie avec plusieurs puits, des écuries, des étables, etc. et un domaine agricole et forestier plus vaste qu’aujourd’hui, faisaient-ils à l’origine partie d’une ligne de défense qui commandait la frontière entre cette région de la Haute-Marche où nous sommes et l’Auvergne toute proche.
La singularité des lieux tient évidemment à leur architecture de place forte. Le logis daté du 17e siècle que nous proposons à la location a été entièrement rénové dans un esprit maison de campagne pour cinq à six personnes. Nous avons conservé à l’intérieur différents témoins de son histoire comme les meurtrières – y compris dans la douche ! – et les deux bretèches. Mais il y a aussi et peut-être surtout ce silence impressionnant, que nos hôtes relèvent d’ailleurs systématiquement en séjournant ici, seulement troublé par les murmures enthousiastes de la rivière qui traverse la propriété en contrebas ou le chant des oiseaux très nombreux ici au printemps. Nous sommes en pleine nature, à 650 mètres d’altitude, dans un parc de près de sept hectares clos de murs, entouré uniquement de bois et de pâturages naturels où paissent limousines et charolaises. Pour les amateurs d’astronomie, l’absence de pollution lumineuse permet également d’observer des ciels totalement purs avec une voie lactée parfaitement visible. Les nuits de pleine lune, la lumière sur les reliefs qui nous entourent et la cour intérieure est vraiment spectaculaire. La Creuse, qui est un département souvent méconnu, voire parfois décrié, est en réalité un trésor pour tous ceux qui aiment la nature. Les possibilités de randonnées sont très nombreuses, notamment sur le plateau de Millevaches. Les chemins creux ont été ici préservés, bordés par des kilomètres de haies vives et de murets de pierres taillées. Autre atout qui va devenir de plus en plus précieux : même par les journées les plus chaudes, les nuits restent fraîches avec parfois des écarts de température spectaculaires de plus de vingt degrés. Notre Maison d’amis est donc une porte d’accès à un territoire rural qui n’a pas été dénaturé, avec une multitude de choses à faire entre visites de monuments historiques ou de musées, excursions, pêche en eau vive ou baignades dans de très beaux lacs.
Elles sont nombreuses et diverses ! Pour les amateurs d’histoire et d’architecture, nous suggérons tout particulièrement non loin d’ici les tours de l’ancienne forteresse de Crocq qui offrent un point de vue magnifique sur le Limousin d’un côté et l’Auvergne de l’autre ; le château de Villemonteix à Saint-Pardoux-les-Cards avec notamment une très belle collection de tapisseries et celui d’Étangsannes à Saint-Chabrais avec de magnifiques décors peints, œuvres d’artistes italiens du 16e siècle. Le domaine de Banizette à la Nouaille permet de découvrir la vie rurale au 19e siècle avec sa collection d’outils et d’objets domestiques sans compter un très beau jardin et arboretum. Un peu plus loin il y a aussi le château de Boussac au nord du département où furent découvertes par George Sand les fameuses tapisseries de la Dame à la Licorne aujourd’hui exposées au musée de Cluny à Paris. Bien entendu on ne peut manquer la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson qui retrace l’histoire séculaire de ce savoir-faire reconnu au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. Notre village préféré dans les environs est sans doute Felletin, autre haut lieu de la tapisserie. L’église du 12e siècle, remaniée au 15e, a été entièrement restaurée dans les règles de l’art mettant en valeur notamment ses fresques. S’y tient également dans les rues du centre un marché hebdomadaire très renommé le vendredi matin avec de nombreux producteurs locaux ou venant d’Auvergne. Le marché d’Aubusson organisé le long de la Creuse, le samedi matin, est aussi très charmant. Sinon pour les amateurs de bonnes tables, nos préférences, toutes concentrées à Aubusson, se portent sur « La Rizière » qui propose une cuisine asiatique de haut niveau et de première fraîcheur réalisée par la maîtresse des lieux. « La Terrade » installée au bord de la rivière avec une terrasse sur l’eau aux beaux jours pour une cuisine traditionnelle mais assez élaborée. Nous aimons bien également « Le Colbert », hôtel-restaurant installé dans un hôtel particulier du 18e dans le centre-ville. Quant aux randonnées, elles sont trop nombreuses pour être décrites ici mais nous nous ferons une joie de les indiquer à nos hôtes !
La propriété - extérieurs, gîte, communs - est proposée pour des tournages ou des prises de vue, à l’exception du château qui pourra cependant faire l’objet d’un accord ponctuel selon le projet.
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