Durant mon enfance, passée dans le Luberon, j'avais pour habitude de venir pique-niquer avec ma famille au bord de l’Aiguebrun. J'ai été très tôt marqué par la silhouette de cet ancien prieuré médiéval, à l’abandon, envahi par la végétation. À la fin des années soixante-dix, lors d'une rencontre des plus inattendues avec le réalisateur Roger Vadim, ce dernier m'apprend que le prieuré qu'il avait acquis pour l'offrir à Jane fonda en cadeau de mariage, était à vendre. C’est ainsi qu’en 1979, j'en fis l'acquisition.
Le prieuré de Saint-Symphorien est une ancienne abbaye cistercienne du 11e siècle, aujourd'hui demeure privée, inscrite à l'inventaire des Monuments Historiques. À l'est, dans la chapelle latérale, ajoutée au 12e siècle, se trouve une ouverture haut placée, et au sud, deux belles portes en plein cintre donnent sur la cour intérieure. Les bâtiments en L, laissent deviner un ancien cloître. Son ancienne église à nef unique, longue d'une quinzaine de mètres est terminée à l'est par une abside dite outrepassée. L'élément le plus remarquable est sa tour clocher construite au 12e siècle. .
Une nécropole carolingienne a précédé l'implantation de la première église de Saint-Symphorien, qui fut, en 1053, donnée à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. Une communauté de moines bénédictins prend alors possession des lieux et apporte de nombreuses transformations à l'édifice à partir du début du 12e siècle. L'église originelle devient l'église monastique et un bâtiment domestique pour abriter la communauté est construit devant la façade occidentale de l'église. À la Révolution, Saint-Symphorien est vendu comme bien national à un agriculteur et devient une ferme au 19e siècle. Au milieu du 20e siècle, le prieuré est laissé peu à peu à l’abandon. Le clocher est classé Monument Historique en 1921 et le reste du prieuré en 1949. Lorsque je l'acquiers, à la fin des années soixante-dix, le bâtiment est en ruine. J'entreprends alors un vaste programme de restauration et d'aménagement, entouré d’archéologues, d’architectes et de maîtres d’œuvre. Nous avons remonté le temps puis restauré et réaménagé en lieu de vie ce monument vieux de plus de mille ans. Les fouilles archéologiques permirent d’ouvrir la voie à une restauration fidèle, respectueuse de l’histoire du monument et de son environnement.
Un prieuré reconverti en demeure privée qui a su respecter l'architecture religieuse et préserver l'atmosphère monacale. Mille ans d'histoire, dans une maison avec les mêmes volumes qu'au 11e siècle et le confort du 20e. Un lieu isolé, silencieux, dans un environnement naturel remarquable.
Le Fournil, à Bonnieux, restaurant avec sa placette à l'ombre des platanes et sa salle troglodyte au décor contemporain, propose une cuisine méridionale. Un repas à La Bastide de Capelongue préparé par son chef doublement étoilé, Édouard Loubet, invite à l’éveil des sens. Les marchés sont nombreux dans la région mais celui d'Apt le samedi matin est l'un des plus anciens et des plus animés de Provence. Le château Renaissance de Lourmarin se visite et abrite actuellement une fondation culturelle. Entre Bonnieux et Gordes, le château de Lacoste ayant appartenu au marquis de Sade accueille la collection privée de Pierre Cardin et des œuvres d'art contemporain sélectionnées par le célèbre couturier, son actuel propriétaire.
Le prieuré de Saint-Symphorien est une église romane située à Bonnieux au cœur du massif du Luberon. Entièrement accessible, il offre un voyage au cœur du Moyen Âge, au milieu d'un parc national dans la vallée de l'Aiguebrun. Il peut héberger douze personnes.
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